La République démocratique du Congo pourrait tirer parti d’un fort potentiel dans la transition énergétique, une réalité au cœur d’un forum organisé samedi à Kinshasa par l’Asbl « Oisillons group ». Cet événement, destiné aux personnes vivant avec handicap (PVH), a mis en lumière les ressources naturelles du pays comme levier économique et social dans un contexte mondial qui bascule vers les énergies renouvelables.
Flore Kayala, directrice de l’Asbl organisatrice, a souligné que malgré les obstacles liés à la mobilité, la présence active des PVH était essentielle. La RDC, avec ses immenses réserves minières, est au cœur des matières premières indispensables aux nouvelles technologies énergétiques. « La communauté doit être entendue pour enrichir la réflexion sur les défis et les possibilités qu’offre cette transition », a-t-elle indiqué. Cette prise de parole s’inscrit dans une démarche inclusive, encouragée par la norme ITIE, qui promeut la transparence dans la gestion des ressources naturelles, une question désormais accessible à tous les citoyens.
La mutation énergétique affecte l’ensemble des secteurs. Santé, habitat, urbanisme, mais aussi le quotidien avec des outils et appareils adaptés, tout évolue. L’ampleur de ces changements impose une prise en compte des besoins spécifiques des PVH, un groupe souvent marginalisé dans les politiques publiques.
Moïse Liboto, du Natural Resources Governance Institute (NRGI), partenaire de l’événement, a rappelé que la RDC, bien que grande consommatrice de minerais essentiels, est aussi stratégiquement placée pour bénéficier de l’accroissement de la demande mondiale. Il a insisté pour que ces bénéfices profitent aussi aux personnes en situation de handicap, souvent exclues des retombées économiques. « Intégrer leurs attentes dans les décisions futures est indispensable », a-t-il affirmé.
Les échanges ont permis aux participants d’exprimer leurs besoins spécifiques, dans un cadre réunissant PVH de divers profils — handicap physique, malvoyance, malentendance, et personnes atteintes d’albinisme. Ces voix, portées jusqu’aux représentants gouvernementaux présents, doivent guider la mise en œuvre de stratégies adaptées, conciliant développement énergétique et inclusion sociale.
Le forum a ainsi posé les jalons pour que la transition énergétique ne soit pas seulement un défi technique, mais une opportunité collective, où les plus vulnérables ne restent pas à l’écart. Dans un pays dont la croissance dépend en partie de ses ressources minières — la RDC a produit 1,35 million de tonnes de cobalt en 2023, selon le US Geological Survey —, penser l’avenir énergétique avec toutes les composantes de la société devient une nécessité incontournable.
— M. KOSI