Le sommet Corée du Sud-Afrique, qui a débuté ce mardi 4 juin à Séoul, marque une étape importante dans le renforcement des relations économiques entre les deux régions. Avec la participation de vingt-cinq chefs d’État et des délégations de 48 pays africains, cet événement vise à intensifier les échanges commerciaux et technologiques.
La Corée du Sud, connue pour ses avancées technologiques et son industrie des semi-conducteurs, voit en l’Afrique une source précieuse de matières premières. Les ressources minières du continent sont essentielles pour le développement des technologies de pointe coréennes. Lors de son discours d’ouverture, le président Yoon Suk-yeol a mis en avant l’importance d’une coopération accrue dans ce domaine, soulignant la nécessité de diversifier les approvisionnements en métaux rares.
En échange de ces ressources, la Corée du Sud s’engage à offrir des transferts de compétences dans plusieurs secteurs clés. Les technologies de pointe, l’agriculture, l’énergie et les infrastructures sont au cœur de ce partenariat. Cette coopération vise non seulement à stimuler le développement économique africain, mais aussi à créer des opportunités d’investissement pour les entreprises coréennes.
Afin de structurer ces échanges, un communiqué conjoint sera signé avec le président mauritanien Mohamed Ghazouani, coprésident du sommet en tant que président en exercice de l’Union africaine. Ce partenariat repose sur des engagements financiers substantiels. En plus de 10 milliards de dollars d’aide au développement, la Corée du Sud a promis 14 milliards de dollars pour soutenir les entreprises coréennes opérant en Afrique.
Depuis le début du sommet, plusieurs accords bilatéraux ont été conclus. L’Éthiopie et la Tanzanie ont respectivement obtenu un et deux milliards de dollars pour le développement d’infrastructures. Des accords similaires dans les domaines de l’éducation et de l’agriculture ont également été signés avec le Tchad et d’autres nations africaines.
Cet après-midi, le président coréen rencontrera les chefs d’État du Kenya, de Madagascar, du Libéria et du Ghana. Ces entretiens pourraient déboucher sur de nouvelles annonces de partenariats. Une réunion de haut niveau avec les entreprises sud-coréennes est également prévue pour demain, promettant d’autres développements significatifs.
Pour la Corée du Sud, ce sommet revêt une importance stratégique. Le pays cherche à établir des partenariats économiques mutuellement bénéfiques, tout en renforçant sa présence diplomatique en Afrique. Contrairement à la Chine, à l’Inde, au Japon, à l’Union européenne et aux États-Unis, la Corée du Sud mise sur une image positive à l’international. Son parcours impressionnant, passant de la pauvreté à l’un des géants économiques mondiaux en quelques décennies, inspire de nombreux dirigeants africains.
La restructuration des réseaux diplomatiques de la Corée du Nord en Afrique offre à Séoul une opportunité unique de renforcer ses relations avec le continent. En occupant les espaces laissés vacants par son rival, la Corée du Sud pourrait consolider son influence économique et politique en Afrique.
L’Éditorial