À Dar es Salaam, capitale économique de la Tanzanie, une vision ambitieuse s’est mise en marche ce lundi. Un sommet réunit les principaux décideurs africains, des chefs d’entreprises influents et des partenaires financiers mondiaux autour d’un objectif commun : éclairer l’Afrique. L’initiative baptisée « Mission 300 » vise à fournir un accès à l’électricité à 300 millions d’individus d’ici 2030, une ambition portée par la Banque africaine de développement (BAD) et ses alliés internationaux.
Aujourd’hui encore, près de 600 millions de personnes sur le continent vivent sans électricité, un fait qui freine le potentiel de développement économique et social de plusieurs nations africaines. Ce sommet, au-delà des échanges diplomatiques, se veut un cadre d’action concrète pour réinventer l’accès à l’énergie en Afrique.
L’initiative « Mission 300 » ne se limite pas à une déclaration d’intention. Elle repose sur une approche innovante, combinant des solutions technologiques avancées à des mécanismes de financement conçus pour être accessibles et durables. La Banque mondiale et d’autres institutions de renom s’impliquent également pour garantir le succès de cette entreprise collective.
Lors de cet événement, douze pays africains, incluant le Sénégal, la Tanzanie et la République Démocratique du Congo, se distinguent par leur présentation de « pactes énergétiques » : des plans nationaux détaillant les étapes, les priorités et les échéances pour transformer leurs systèmes énergétiques. Ces feuilles de route traduisent une volonté de changement et reflètent l’engagement des gouvernements à repenser en profondeur leurs infrastructures énergétiques.
L’accès universel à l’électricité ne représente pas uniquement une amélioration des conditions de vie ; il s’agit également d’un levier économique stratégique. Une électricité stable et accessible favorise l’émergence de PME, stimule la création d’emplois et ouvre la voie à des industries plus compétitives. Pour les zones rurales, souvent négligées, cela marque une opportunité de rattraper un retard structurel en matière de développement.
Cependant, la concrétisation de cette vision dépendra fortement de la capacité des pays africains à attirer des investissements privés. L’un des messages clés du sommet est la nécessité d’établir un cadre réglementaire stable et attractif. C’est un point sur lequel insistent aussi bien les dirigeants des institutions financières que les investisseurs présents à Dar es Salaam.
Les discussions de ces deux jours seront clôturées par une déclaration commune, symbole de l’unité africaine face à ce défi. Les engagements pris pourraient transformer durablement l’avenir énergétique du continent, plaçant l’Afrique sur une trajectoire résolument tournée vers un développement inclusif et durable.
Les attentes sont élevées, mais les opportunités, elles, sont immenses. Avec une telle mobilisation, le sommet de Dar es Salaam offre un souffle d’espoir pour un continent souvent décrit comme sous-électrifié, mais qui, dans cette quête de lumière, prouve qu’il est aussi une terre de résilience et d’innovation.
— M. KOSI