Par Mitterrand Mass, Journaliste Économique
La République démocratique du Congo (RDC) se trouve à la croisée des chemins, où les impératifs économiques rencontrent les besoins cruciaux d’infrastructure. Dans cette perspective, une source administrative a révélé lors de la conférence annuelle d’évaluation des activités du Fonds national d’entretien routier (FONER) à Kinshasa que près de 15 000 kilomètres sur un vaste réseau de 155 426 kilomètres de routes sont actuellement éligibles au financement du FONER.
Le directeur général du FONER, M. Pierre Bondoki Ndongala, souligne que cette démarche s’inscrit dans la vision du Chef de l’État, visant la bonne gouvernance, la transparence, et la modernisation des infrastructures. Une analyse approfondie révèle que 90% de ces routes sont susceptibles de bénéficier de cette initiative. Cependant, ce défi substantiel exige une gestion efficiente des recettes pour assurer la pérennité du financement de l’entretien du réseau routier.
Selon M. Ndongala, « le succès dans un tel système implique une évaluation périodique des performances, identifiant les forces et les faiblesses, les opportunités et les menaces auxquelles le FONER est confronté. Cela permettra de proposer les corrections nécessaires et les actions idoines pour atteindre les objectifs fixés, surtout pour l’année 2024. »
Un financement inadéquat pour les besoins pressants
Le directeur de cabinet du ministre d’État en charge des Infrastructures, Chrysostome Ila-Ngongo, a mis en lumière la nécessité d’un financement accru pour assurer l’entretien du réseau ultra-prioritaire, évalué à 500 millions de dollars américains. Cependant, le FONER ne mobilise actuellement que 25% de cette somme, créant un écart financier considérable.
Il est impératif de s’arrêter et d’évaluer les actions entreprises en matière de gouvernance et de transparence par le FONER. « Le FONER ne doit pas seulement constater, mais s’assurer de la bonne utilisation des fonds. Il est nécessaire de réfléchir sur les points à améliorer et de tracer les perspectives pour répondre aux attentes du peuple congolais, » a souligné le directeur de cabinet.
Vers une modernisation du manuel d’entretien routier
La cellule Infrastructures plaide également pour une actualisation du manuel d’entretien routier élaboré en 2004. Selon Théophile Ntela, coordonnateur de la cellule, « le manuel souffre d’application en raison de l’absence de validation juridique depuis son élaboration en 2004. Une actualisation est nécessaire pour revenir à la bonne pratique de l’entretien routier. »
Ntela a souligné l’importance du rôle du FONER dans le financement des infrastructures en RDC. Il a annoncé une option en faveur de la construction des routes bitumées, laissant l’initiative des routes en terre au gouvernement. Parmi les défis, il a mentionné le maigre budget d’investissement et d’entretien, la non-application du manuel d’entretien, la nécessité de privilégier le secteur privé dans l’exécution des travaux, et l’acquisition de matériel pour la protection des routes.
Dans l’évaluation globale des activités du FONER, il est crucial de prendre en compte les réalisations passées, telles que le projet d’entretien des routes ultra-prioritaires (PRO-ROUTES), la construction de l’INERB, et l’amélioration du trafic sur plusieurs routes d’intérêt national. Ces éléments, combinés à une approche financière stratégique, devraient guider le FONER vers une gestion plus efficace des ressources, contribuant ainsi à la modernisation continue des infrastructures routières en RDC.
Par Mitterrand Mass, Journaliste Économique