L’année 2025 s’annonce déterminante pour les finances publiques de la République Démocratique du Congo. Alors que le pays poursuit ses efforts pour renforcer la transparence et optimiser la collecte des ressources, les prévisions fiscales affichent une ambition notable : atteindre 23.198,1 milliards de Francs congolais (CDF), soit près de 7,8 milliards de dollars américains. Ce chiffre, qui représente une progression de 16,3 % par rapport à 2024, témoigne de la volonté d’un redressement budgétaire durable.
En 2024, la performance des services d’assiette a été saluée. Avec une mobilisation de 9.917,7 milliards de CDF, soit 99,5 % des objectifs fixés, le gouvernement montre sa capacité à respecter ses engagements. Cette discipline budgétaire s’inscrit dans une dynamique amorcée depuis plusieurs années, où les projections fiscales et les réalisations convergent de plus en plus.
Cependant, au-delà des chiffres, c’est l’approche rigoureuse et proactive adoptée par l’Inspection Générale des Finances (IGF) qui retient l’attention. Entre juin et décembre 2023, l’IGF a permis d’économiser 1,6 milliard USD en bloquant des dépenses injustifiées. Son travail, centré sur le contrôle des projets financés par le Trésor, comme le Programme de développement des 145 territoires, a mis un coup d’arrêt aux pratiques de détournement de fonds.
Cette gestion méthodique des finances publiques reflète une volonté politique claire : celle de garantir une utilisation efficace des ressources au profit du développement national. Les réformes engagées, bien qu’encore fragiles, montrent des résultats encourageants. Les experts s’accordent à dire que cette trajectoire ascendante est le fruit d’une collaboration renforcée entre les institutions publiques et un contrôle accru de leurs opérations.
Mais ces résultats ne sont pas uniquement attribuables aux mécanismes de surveillance. La discipline imposée dans les circuits financiers a encouragé une responsabilisation accrue des différents acteurs. Chaque franc collecté ou dépensé est désormais scruté, renforçant la confiance entre les institutions et la population.
Pour beaucoup, 2025 est donc perçue comme une année test. Les objectifs ambitieux de recettes fiscales devront être atteints dans un contexte économique mondial incertain et des défis internes persistants. Si la RDC réussit à maintenir ce cap, elle pourrait non seulement renforcer ses bases budgétaires mais aussi poser les jalons d’une croissance économique plus inclusive.
L’histoire des finances publiques congolaises montre qu’un contrôle efficace, associé à une volonté politique forte, peut transformer un système longtemps critiqué pour son opacité en un modèle de rigueur. Le chemin est encore long, mais les premiers pas semblent prometteurs.
— Peter MOYI