Le marché des minerais essentiels en Afrique a atteint une valeur de 320 milliards de dollars en 2022, selon un rapport collaboratif issu des recherches de l’Université des mines et de technologie (Ghana), de l’Université Murdoch (Australie), de l’Université Edge Hill (Royaume-Uni) et de l’Université du Queensland (Australie). Cette croissance exponentielle est liée à une demande accrue pour ces ressources, dont la demande devrait plus que doubler d’ici 2030 et quadrupler d’ici 2050.
Les prévisions de forte demande ont conduit à une hausse notable des investissements dans l’exploitation des minerais nécessaires à la transition énergétique. En 2021, ces investissements ont augmenté de 20 %, suivis d’une nouvelle hausse de 30 % en 2022. Parallèlement, les dépenses consacrées à l’exploration ont progressé de 20 % en 2022, notamment en raison d’un intérêt sans précédent pour le lithium à travers le monde.
La domination chinoise sur le marché des minerais essentiels pousse les pays occidentaux à diversifier leurs sources d’approvisionnement afin de limiter les risques géopolitiques. L’Afrique, avec ses riches gisements, est au centre de cette stratégie, bien que les entreprises chinoises y occupent déjà une place prépondérante, selon les chercheurs.
Les critères définissant les minerais essentiels varient largement selon les régions et les institutions, et ces listes sont en constante évolution. Par exemple, l’Australie identifie 47 minerais comme essentiels, tandis que l’Union européenne en reconnaît 34, dont 17 sont jugés « stratégiques » en raison de leur importance économique et des déséquilibres globaux de l’offre et de la demande. Aux États-Unis, 50 éléments sont listés comme essentiels, 45 d’entre eux étant également considérés comme stratégiques.
Pour éviter une nouvelle « malédiction des ressources naturelles« , le rapport suggère que l’Afrique adopte des réglementations strictes pour minimiser l’impact environnemental et social des activités minières. Il recommande aussi de renforcer la transformation locale des matières premières et de développer des industries locales alignées sur les objectifs de décarbonation mondiale.
Le rapport souligne enfin la nécessité pour l’Afrique de s’engager dans des pratiques minières durables et de capitaliser sur ses ressources naturelles pour favoriser le développement économique régional, tout en répondant aux exigences croissantes de la transition énergétique mondiale.
Article rédigé par l’équipe éditoriale de Lepoint.cd