Dividendes, contrôle, transparence : ce que cache la réforme urgente du portefeuille public en RDC

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Félix Tshisekedi

Le président Félix-Antoine Tshisekedi a engagé une réforme urgente de la gestion des participations publiques dans les entreprises d’économie mixte, soulignant que l’État congolais se trouve trop souvent réduit à un rôle formel, sans influence réelle. Cette situation, selon lui, entraîne une dilution de la souveraineté économique nationale et prive le budget public de recettes substantielles.

Dans plusieurs sociétés où l’État détient des parts, sa présence se limite à une participation « nominale voire illusoire », selon les conclusions issues des États Généraux du Portefeuille. Cette absence d’implication effective se traduit par un manque à gagner important pour le Trésor, alors que ces entreprises pourraient représenter une source majeure de financement public.

Le chef de l’État a demandé au ministère du Portefeuille d’établir rapidement un inventaire détaillé de toutes les structures à participation publique, mettant à jour les données sur la répartition des actions, la composition des organes de gouvernance et les performances financières. Cette cartographie vise à identifier précisément où l’État doit réaffirmer ses droits et assurer un contrôle effectif.

Il insiste sur la nécessité d’assurer la présence active des mandataires de l’État dans les conseils d’administration, condition sine qua non pour influencer les décisions stratégiques. Un accès rigoureux et systématique aux états financiers certifiés est également exigé, garantissant la transparence et la reddition des comptes.

Par ailleurs, un dispositif de suivi automatisé sera mis en place pour la perception des dividendes, afin d’éviter toute dispersion des ressources et garantir leur versement intégral au Trésor. Cette mesure s’inscrit dans une volonté de renforcer les rentrées fiscales par le biais des participations publiques, levier encore insuffisamment exploité en République démocratique du Congo.

Ce plan d’action se donne 60 jours pour produire un rapport exhaustif qui fera état des manquements constatés, des actions entreprises et des premiers résultats. L’objectif est clair : restaurer l’autorité de l’État dans les entreprises publiques, optimiser la mobilisation des ressources internes et soutenir ainsi les politiques publiques financées par ces fonds.

La RDC, qui affiche un taux de croissance moyen de 5,5 % par an depuis 2021, pourrait voir dans cette réforme un levier pour renforcer son développement économique durable. La rigueur dans la gestion des participations publiques doit permettre de mieux exploiter les actifs de l’État dans des secteurs clés comme les mines, l’énergie ou les transports, où la présence publique est stratégique.

— Peter MOYI

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