À Tshumbe, cité enclavée du territoire de Lubefu, dans le Sankuru, les habitants subissent une hausse vertigineuse des prix des carburants. Le litre d’essence, qui coûtait il y a peu 4 000 francs congolais, s’élève désormais à 10 000 francs. Quant au gasoil, vendu autrefois à 3 500 francs, il oscille actuellement entre 7 000 et 7 500 francs congolais.
Cette envolée des prix reflète une situation préoccupante qui affecte l’ensemble des localités de la province. Selon la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), cette augmentation découle principalement de perturbations dans la chaîne d’approvisionnement.
Djamba Kafua, commerçant de produits pétroliers à Tshumbe, pointe du doigt la rupture des stocks : « Les personnes qui assurent notre approvisionnement ne reçoivent plus de livraisons régulières. Les baleinières, qui transportent habituellement le carburant, sont absentes depuis le début de l’année. Il faudra probablement attendre le mois de mars pour voir une amélioration. En attendant, nous achetons le carburant à Lodja. »
Le trajet entre Lodja et Tshumbe, long de 150 kilomètres, représente un véritable défi logistique. Les routes, dans un état de délabrement avancé, ralentissent considérablement les transports. Djamba précise : « Parcourir cette distance peut prendre une journée entière dans le meilleur des cas, mais avec des marchandises, cela peut durer trois à quatre jours. Les véhicules doivent parfois passer la nuit sur la route. »
Cette crise du carburant met à mal les activités locales, dépendantes des transports motorisés. Si aucune solution rapide n’est envisagée, l’économie locale pourrait s’en trouver davantage fragilisée, avec des répercussions sur le coût des biens et services essentiels.
— Peter MOYI