Le débat commercial international se trouve aujourd’hui redéfini par la perspective de nouvelles taxes sur l’aluminium et l’acier. Après que Donald Trump ait réaffirmé sa volonté d’appliquer un prélèvement de 25 % sur ces produits en provenance d’Europe, le président Emmanuel Macron a indiqué, lors d’une conférence à Porto le 28 février, que l’Union européenne envisageait d’instaurer des mesures tarifaires en retour. Cette décision, formulée en présence du Premier ministre portugais Luis Montenegro, vise à protéger l’industrie européenne sans adopter une posture conciliante face à des politiques protectionnistes.
Les spécialistes du secteur estiment que l’introduction de ces droits réciproques pourrait entraîner une augmentation des coûts de production pour certains opérateurs, évaluée entre 2 et 4 %. Par ailleurs, la production européenne d’aluminium, qui avoisine les 3,5 millions de tonnes annuelles, et celle de l’acier, avec une production annuelle d’environ 150 millions de tonnes, pourraient voir leurs marges affectées dans un contexte où la demande mondiale continue de progresser à hauteur de 2 % par an. Ces chiffres, issus d’analyses économiques récentes, illustrent la sensibilité des filières face aux fluctuations du commerce international.
Dans un climat de négociations tarifaires, les autorités européennes se montrent résolues à ajuster leurs stratégies pour préserver la compétitivité de leurs entreprises. L’adoption de taxes en réponse à des mesures unilatérales s’inscrit dans une logique de maintien de l’équilibre sur les marchés mondiaux, tout en incitant les partenaires commerciaux à repenser leurs propres politiques tarifaires. Ce repositionnement intervient dans un contexte où le commerce des métaux est étroitement surveillé, compte tenu de son rôle dans l’approvisionnement de multiples secteurs industriels.
— M. KOSI






