Les subventions de l’État gabonais aux produits pétroliers ont atteint un montant considérable de 49,24 milliards de FCFA à la fin du mois d’avril 2024. Selon les données du ministère de l’Économie et des Participations, le pic de ces subventions a été observé en janvier, avec 13,67 milliards de FCFA alloués au carburant et 2,5 milliards de FCFA au gaz domestique.
En analysant les chiffres de plus près, il apparaît que le Gabon a dépensé 39,46 milliards de FCFA pour subventionner le carburant et 9,78 milliards de FCFA pour le gaz domestique sur les quatre premiers mois de l’année. En janvier, les subventions pour le super et le gasoil ont atteint 13,7 milliards de FCFA, avant de diminuer de 29,4 % en février, atteignant ainsi 9,65 milliards de FCFA. En avril, une légère hausse de 5 % a été enregistrée, portant les subventions à 8,14 milliards de FCFA.
Le soutien au gaz butane a fluctué au cours de cette période, passant de 2,5 milliards de FCFA en janvier à 2,3 milliards de FCFA en avril, après avoir atteint 2,54 milliards de FCFA en mars. Ces dépenses représentent déjà plus de la moitié des 75 milliards de FCFA (114 millions d’euros) prévus par le Gabon pour 2024, soit une augmentation de 29,9 milliards de FCFA par rapport à l’année précédente.
Les autorités de Libreville justifient ces subventions par la nécessité de stabiliser les prix du carburant et de lutter contre le coût élevé de la vie. Cependant, la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds recommandent une réévaluation de cette politique. Selon la Banque mondiale, ces subventions représentent un risque budgétaire important pour le Gabon, profitant principalement aux segments les plus aisés de la population.
« Les subventions aux carburants ont un coût d’opportunité élevé, tant sur le plan budgétaire que social. Elles bénéficient principalement aux plus riches, soulignant ainsi la nécessité de politiques alternatives plus efficaces pour soutenir les plus vulnérables. La réduction de ces subventions pourrait permettre au Gabon de libérer des ressources pour des politiques budgétaires plus anticycliques et répondre aux défis du développement », souligne l’institution de Bretton Woods.
– signé par la rédaction