En République démocratique du Congo, la capitale Kinshasa subit une inflation notable sur les produits de première nécessité, un phénomène exacerbé par l’état précaire de son réseau routier. Au cours de la période s’étendant du 15 février au 15 mars, le prix d’un sac de cosettes de manioc de 100 kg a grimpé de 130 000 à 160 000 francs congolais, soit une augmentation de plus de 23%, révèle une enquête menée par notre rédaction. Cette hausse tarifaire n’épargne pas les autres denrées, impactant directement le pouvoir d’achat des citoyens.
L’augmentation des prix s’étend à divers produits importés et locaux. Le riz thaïlandais, par exemple, voit son prix passer de 75 000 à 78 000 FC pour un sac de 25 kg. La semoule de maïs « Extra » RDC et les spaghettis « Roni » chinois connaissent également une inflation, tandis que le sucre et l’huile végétale locaux ne sont pas en reste.
Cette inflation est principalement attribuée à la détérioration des infrastructures routières, essentielles pour l’acheminement des produits agricoles vers les marchés urbains. Ketura Christelle, opératrice économique rencontrée sur le marché de Gambela, souligne que « la dégradation des voies d’accès aux zones agricoles et la dépréciation du Franc congolais face au dollar sont les principaux catalyseurs de cette flambée des prix.«
Des exceptions à la règle : Si la majorité des produits affichent une courbe ascendante, certains articles, tels que les graines de maïs et les haricots, enregistrent une baisse de prix. Un phénomène qui pourrait s’expliquer par des variations saisonnières ou des ajustements de marché locaux.
Cette situation alarmante met en lumière les défis auxquels fait face la RDC pour garantir la sécurité alimentaire de sa population. La dépendance à l’égard des routes pour le transport des denrées, combinée à une infrastructure en déclin, nécessite une action urgente des autorités pour réhabiliter ces artères vitales. L’impact économique de ces dégradations routières transcende le secteur agricole et interpelle sur la nécessité d’investissements significatifs dans l’infrastructure du pays.
Au-delà de l’aspect économique, cette situation témoigne des vulnérabilités structurelles de l’économie congolaise, soumise aux fluctuations des taux de change et à l’état de ses infrastructures. Pour les consommateurs kinshasais, cette inflation des prix alimentaires ne fait qu’accentuer les difficultés quotidiennes, dans un contexte où la lutte contre la pauvreté et pour l’accès à une alimentation suffisante et abordable reste un défi majeur.
Par L’ÉDITORIAL