La 58e édition de la fête de la jeunesse au Cameroun, célébrée ce 11 février 2024, a été marquée par un appel significatif du président Paul Biya. Sous le thème « Jeunesse, import-substitution et patriotisme économique pour le progrès du Cameroun », le chef de l’État exhorte la jeunesse à s’investir dans la production, soulignant les opportunités offertes par la mise en œuvre du Plan triennal intégré d’import-substitution 2024-2026.
Dans son discours du 10 février 2024, le président Biya déclare : « Je vous invite à saisir les opportunités qu’offre la mise en œuvre du Plan triennal intégré d’import-substitution 2024-2026, pour vous engager dans des activités de production. Elles vous permettront non seulement de vous rendre utiles à votre pays, mais aussi de trouver les moyens de subvenir à vos besoins ».
L’appel se concentre sur l’implication des jeunes dans la production de biens tels que le riz, le maïs, le soja, le mil/sorgho, le poisson, les meubles, etc. L’objectif principal est de réduire les importations, une démarche justifiée par les chiffres alarmants fournis par l’Institut national de la statistique (INS). Selon cet organisme, le Cameroun a dépensé 1325 milliards de FCFA pour les importations de biens et services au deuxième trimestre 2023, marquant une augmentation de 26,1% par rapport à 2022 et une contribution négative de 4,5 points à la croissance du Produit intérieur brut (PIB).
Pour inverser cette tendance, le président Biya a annoncé un Plan triennal intégré d’import-substitution lors de son discours de fin d’année le 31 décembre 2023. Ce plan vise à renforcer la souveraineté alimentaire du pays et à atténuer l’impact négatif des importations sur la balance commerciale, évalué à plus de 1500 milliards de FCFA par an.
Cependant, malgré la politique d’import-substitution officiellement lancée en 2021, le Cameroun peine à réduire ses importations de manière significative. Le budget alloué pour soutenir cette politique en 2024 s’élève à 127,5 milliards de FCFA, représentant une augmentation de 10% par rapport à 2023. Mais les résultats ne sont pas encore à la hauteur des attentes gouvernementales.
Le rapport d’exécution et de budgétisation de l’import-substitution 2023-2024 souligne une faible exécution financière des ressources allouées à certaines administrations impliquées dans la chaîne. Sur une dotation révisée de 114,5 milliards de FCFA en 2023, seulement 54,46% ont été ordonnancés fin septembre 2023. Des obstacles tels que l’enclavement des grands bassins agricoles ont également été identifiés.
Pour l’année 2024, le ministère des Travaux publics (Mintp) et le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) ont prévu respectivement 7,2 milliards et 3,3 milliards pour soutenir l’import-substitution. Ces fonds seront alloués au désenclavement des bassins de production agricole, industrielle et touristique, ainsi qu’à la réhabilitation et à l’entretien des routes communales.
Par la rédaction