Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a levé 16,05 milliards de francs congolais (CDF), soit un peu plus de 5 millions de dollars américains, grâce à l’émission d’obligations du Trésor libellées en monnaie locale. Annoncée dans un communiqué du ministère des Finances en date du 11 février 2025 et signé par le Ministre de tutelle, Doudou Fwamba Likunde, cette opération repose sur la titrisation de la créance que détient la Banque Centrale du Congo (BCC) sur le Trésor public. Avec une maturité de deux ans et un remboursement prévu pour le 11 février 2028, ce mécanisme offre aux investisseurs un placement à court terme, tout en permettant au Trésor de structurer ses engagements financiers et de régler sa dette auprès de la BCC à un taux d’intérêt déterminé par les conditions du marché.
Dans le cadre du calendrier des émissions établi pour l’année 2025, le gouvernement prévoit de mobiliser un total de 369,15 milliards de francs congolais sur le marché des titres publics. Les obligations du Trésor indexées, destinées à être remboursées à moyen ou long terme (avec des durées égales ou supérieures à trois ans), peuvent être émises soit par adjudication – où les investisseurs soumissionnent via des enchères – soit par syndication regroupant plusieurs établissements financiers. Ce dispositif traduit la volonté du Trésor public de reconnaître formellement sa dette envers la BCC et de mettre en place un échéancier de remboursement clair, tout en diversifiant les sources de financement pour répondre aux besoins de la politique budgétaire.
Par ailleurs, des analystes avancent que la BCC pourrait, dans un second temps, titriser elle-même ses créances en regroupant le montant que le Trésor public lui doit en petits titres négociables. Ce processus, qui consiste à fractionner la dette en tranches accessibles à divers investisseurs, permettrait d’alléger l’impact de cette dette sur le bilan de la Banque Centrale et d’améliorer la transparence de sa situation financière. Dans un contexte économique caractérisé par une croissance modérée et une gestion rigoureuse des ressources, cette opération s’inscrit dans une stratégie globale de gestion de la dette publique visant à optimiser l’allocation des fonds et à renforcer la discipline budgétaire.
— M. MATUVOVANGA