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Le cuivre recule à 9.458 $ la tonne sous la pression des tensions Chine–USA

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Le prix du cuivre recule, affecté par l’incertitude qui entoure les discussions commerciales à venir entre la Chine et les États-Unis. Ce mercredi, la tonne de métal rouge s’est échangée à 9.458 dollars sur le London Metal Exchange (LME), marquant une baisse de 0,8 %. Pourtant, quelques heures plus tôt lors de la session asiatique, elle avait brièvement atteint un sommet mensuel.

Cette volatilité illustre la nervosité des marchés face à un contexte géopolitique encore fragile. En toile de fond, la reprise de dialogue entre Pékin et Washington, prévue pour ce week-end, attire tous les regards. Cette rencontre pourrait rouvrir la voie à un apaisement commercial après des mois d’escalade tarifaire. Depuis 2018, les deux puissances ont mutuellement relevé leurs droits de douane à des niveaux dépassant parfois les 100 %, un fardeau qui a pesé sur les échanges globaux de matières premières.

Pour les acteurs de l’industrie, la moindre avancée dans ces discussions serait perçue comme un signal de stabilisation des échanges mondiaux, notamment dans le secteur des métaux industriels où la Chine reste le premier consommateur mondial. L’économiste Larry Hu, chez Macquarie, rappelait récemment que « tout geste concret en faveur d’un accord réduirait la pression sur les prix des matières premières, et notamment sur le cuivre, essentiel pour l’industrie et les infrastructures ».

La nervosité des investisseurs reflète aussi une dépendance croissante du marché des métaux à la politique commerciale mondiale. La moindre déclaration officielle ou rumeur venue de Pékin ou de Washington influence désormais les cours presque instantanément. À court terme, les analystes de Citi prévoient que le cuivre pourrait évoluer dans une bande étroite entre 9.300 et 9.600 dollars, en attendant les résultats concrets des pourparlers.

La tension n’est pas seulement diplomatique. Sur le plan physique, les stocks de cuivre disponibles sur le LME ont reculé de près de 30 % en deux mois, ce qui aurait pu soutenir les prix. Mais cette pression haussière est contrebalancée par la prudence des investisseurs, qui redoutent de nouvelles hausses de tarifs ou un retour des restrictions logistiques, comme celles observées en 2023.

Reste que l’orientation du marché dans les prochaines semaines dépendra largement du ton et des résultats de la rencontre sino-américaine. Une percée diplomatique redonnerait un souffle au cuivre, alors qu’un statu quo prolongerait les incertitudes qui planent sur l’ensemble du marché des métaux.

Peter MOYI

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