Suite au déploiement de troupes rwandaises dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, l’administration de Kigali a revu à la hausse ses prévisions en matière d’exportations d’or. Le 18 février 2025, lors d’une conférence de presse animée par Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, a précisé que le Rwanda ambitionne d’atteindre des recettes supérieures à 2 milliards de dollars d’ici 2026, contre un chiffre de 500 millions de dollars en 2022. Selon ses propos, le pays génère des revenus sur l’or sans disposer lui-même de réserves aurifères, en exploitant des ressources provenant de territoires congolais.
Les exportations de l’ensemble des minerais rapporteraient environ 10 millions de dollars par mois sur les trois derniers mois, tandis que l’or à lui seul pourrait atteindre jusqu’à 80 millions de dollars mensuels. Dans ce contexte, le gouvernement de la République Démocratique du Congo a instauré des mesures strictes pour empêcher le transit illicite de ses ressources vers le Rwanda, notamment afin de canaliser ces revenus vers des investissements locaux et de renforcer le contrôle sur l’exploitation de ses richesses naturelles.
Par ailleurs, l’Office des Mines du Rwanda indique qu’en 2023, les recettes d’exportation de minerais ont progressé de 43 %, dépassant ainsi la barre des 1,1 milliard de dollars, avec un objectif de 1,5 milliard de dollars pour 2024. Cette évolution intervient dans un climat de tensions commerciales entre les deux pays, où la valorisation des ressources minières joue un rôle déterminant dans l’économie de chacun.
— M. MATUVOVANGA