Kolwezi, Lualaba — La Sicohydro mise sur l’énergie solaire. Vendredi, son directeur général Wang Jiang Tao a soumis au ministre congolais du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, un plan visant à installer des panneaux photovoltaïques sur le site de Busanga. Objectif : éclairer 200 000 habitants et relancer l’activité minière, paralysée par des coupures récurrentes.
« Nous devons agir avant la saison sèche », a insisté Jean-Lucien Bussa, exigeant une accélération des procédures administratives. Le projet, évalué à 62 millions de dollars selon des documents internes consultés par LePoint.cd, comprendrait une centrale de 50 mégawatts connectée au réseau existant. Une première dans cette région où seulement 9 % des ménages ont accès à l’électricité, d’après les chiffres 2023 de la Banque mondiale.
L’accord inclut un rééquilibrage actionnarial : Pékin céderait 15 % de ses parts dans la Sicohydro à Kinshasa, portant la participation étatique à 35 %. « Cette collaboration sino-congolaise doit profiter d’abord aux populations », a martelé Jean-Claude Vimpy-Kula, directeur adjoint de l’entreprise. Une référence aux promesses non tenues du barrage de Busanga, dont la construction en 2018 n’a toujours pas résolu les pénuries.
Sur le terrain, les attentes sont palpables. « Sans électricité, mon épicerie perd 40 % de ses revenus à cause des denrées périmées », témoigne Julienne Mbuji, commerçante à Kolwezi. Le futur parc solaire pourrait créer 1 200 emplois directs durant sa phase de construction, selon les projections de la Chambre de commerce du Lualaba.
Reste un défi : sécuriser le financement. La Banque africaine de développement (BAD) aurait déjà accordé une subvention de 12 millions de dollars, selon une source proche du dossier. Le calendrier prévoit un appel d’offres en octobre 2024, pour une mise en service espérée fin 2026.
« L’énergie propre n’est pas une option, c’est une nécessité économique », résume Wang Jiang Tao. Un mantra que Kinshasa devra concrétiser après des années de projets inaboutis.
— M. KOSI






