La République Démocratique du Congo (RDC) a déjà déboursé 750 millions de dollars dans le cadre du Fonds National REDD+ (FONAREDD), selon un rapport récent. Cependant, les défis persistent dans la gestion et l’efficacité de ce fonds, en grande partie dus aux tensions entre le gouvernement congolais et les bailleurs de fonds.
Le rapport souligne que « les méfiances réciproques entre le Gouvernement et les bailleurs de fonds ont freiné l’efficacité du FONAREDD. La gouvernance de ce fonds a été aussi sérieusement affectée par les tensions entre le ministère de l’Environnement et celui des Finances. » Ces tensions ont limité les capacités de mobilisation des financements climatiques nécessaires, estimés à 48,68 milliards de dollars américains pour répondre aux besoins en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.
Les experts ont formulé plusieurs recommandations pour améliorer le fonctionnement du FONAREDD. Parmi elles, la redynamisation des relations entre les bailleurs et le Gouvernement congolais, la restructuration du FONAREDD pour renforcer la gouvernance participative et inclusive, ainsi que la poursuite des réformes institutionnelles en RDC pour augmenter significativement les financements climatiques.
Le rapport met également en avant l’importance des forêts congolaises, qui jouent un rôle crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique en tant que « poumon de la planète« . La déforestation, alimentée par des facteurs tels que la pauvreté, l’agriculture sur brûlis et l’exploitation artisanale du bois, constitue une menace majeure pour ce patrimoine naturel.
Pour faire face à ces défis, le Gouvernement congolais, par le biais du ministère de l’Environnement et Développement durable, cherche à apporter des solutions appropriées. Toutefois, la persistance de la corruption et de la mauvaise gouvernance dans les institutions publiques constitue un obstacle majeur à l’obtention de financements substantiels de la part des bailleurs de fonds. « Il est frappant de constater que les institutions ou organisations nationales n’ont pas d’accès direct à ce fonds, toutes les agences d’exécution faisant partie soit du système des Nations-Unies, soit des agences de développement des pays donateurs, » précise le rapport.
La RDC se trouve ainsi dans une situation paradoxale : alors qu’elle dispose de vastes étendues forestières essentielles pour la lutte contre le changement climatique, elle figure parmi les pays les plus vulnérables aux effets de ce phénomène. Cela rend d’autant plus urgente la mise en place de stratégies efficaces pour inverser cette tendance.
M.KOSI