Dans un communiqué daté du 28 février, la direction provinciale de la DGDA a annoncé que tous les produits en provenance des secteurs contrôlés par le M23 devront être enregistrés comme de nouvelles importations. Ainsi, les marchandises issues de Goma-Ville, Goma-Aero, Bunagana et Ishasha seront désormais soumises à la procédure d’importation classique, remplaçant le mécanisme antérieur de réimportation qui bénéficiait d’un traitement simplifié.
Le poste de Kasindi, situé à la frontière ougandaise et toujours sous administration de Kinshasa, se distingue dans un contexte où les points d’entrée de Goma, Bunagana et Ishasha, implantés à proximité du Rwanda et de l’Ouganda, sont sous contrôle rebelle depuis plus de deux ans dans certains cas. Parallèlement, le système automatisé SYDONIA, qui facilitait jusque-là les déclarations, est suspendu dans ces zones, obligeant les opérateurs à recourir à des procédures manuelles afin d’éviter des irrégularités dans le traitement des marchandises.
Cette révision des pratiques administratives intervient dans un contexte où les pratiques antérieures – notamment l’usage de simples bordereaux d’expédition pour masquer l’origine réelle des produits – entraînaient une baisse des recettes douanières. Des analyses préliminaires non officielles laissent entrevoir une amélioration potentielle de l’encaissement des droits de l’ordre de 10 à 15 %, en limitant les cas de double imposition pour les marchandises destinées aux zones toujours gérées par l’État. La méthode adoptée rappelle celle appliquée lors des ajustements effectués dans les années 2000, lorsque les produits transitant par Goma étaient à nouveau déclarés au niveau de Kanyabayonga.
Les opérateurs économiques sont dès lors invités à se conformer strictement aux nouvelles directives en se rendant aux postes de déclaration officiels. La décision émise par le directeur provincial Paul Kayembe Ngindu marque une adaptation des pratiques douanières en réponse à la situation des zones frontalières contrôlées par des groupes armés, avec pour objectif de renforcer la collecte des droits et d’assurer une gestion plus rigoureuse des flux commerciaux.
— M. MATUVOVANGA






