À neuf jours du coup d’envoi de la 4ᵉ Exposition économique et commerciale sino-africaine à Changsha, le gouvernement congolais affine sa stratégie. Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a réuni ce mardi à Kinshasa plusieurs hauts responsables des entreprises publiques, des représentants de la Présidence, des ministères sectoriels ainsi que des figures du secteur privé. Objectif : finaliser une feuille de route claire pour maximiser les retombées économiques de cette vitrine internationale.
La République Démocratique du Congo ne se rendra pas en Chine les mains vides. Quarante-sept produits d’exportation seront exposés, avec un accent mis sur l’agriculture et l’agroalimentaire. Parmi les produits phares : café, cacao, manioc, arachide, piment, soja. Autant de denrées qui répondent aux besoins croissants du marché chinois, surtout dans les provinces où les importations agricoles africaines progressent de plus de 10 % par an selon le China-Africa Research Initiative de Johns Hopkins.
Les autorités espèrent transformer ces quelques jours d’exposition en opportunités concrètes. Des rencontres en face-à-face entre chefs d’entreprise sont prévues, de même qu’un dialogue direct entre patrons chinois et africains. La délégation congolaise participera aussi à plusieurs conférences sectorielles : production et commerce du textile, agriculture, énergie, chaînes de valeur industrielles, médecine traditionnelle.
Thathy Nsumbu Tshikala, cadre à l’Agence nationale pour la promotion des exportations (ANAPEX), estime que cette démarche est porteuse. Pour lui, l’engagement anticipé du ministre permet d’aligner les acteurs sur un objectif commun : faire des exportations congolaises un levier réel de croissance, à condition que les partenariats soient pérennes et les volumes suivis.
Derrière le pavillon congolais, c’est une ambition plus large qui s’affirme : repositionner la RDC comme fournisseur de produits transformés, pas seulement de matières premières. Une évolution stratégique qui suppose des efforts durables sur la qualité, la traçabilité et la logistique. La rencontre de Changsha n’est qu’une étape. Mais elle peut en marquer une décisive.
– Peter MOYI






