Les réserves internationales de la République démocratique du Congo s’établissent à 7,4 milliards USD au 2 octobre 2025, selon la Banque centrale du Congo. Ce stock couvre 2,83 mois d’importations de biens et services, proche du seuil de référence des 3 mois suivi par les économies émergentes.
La progression observée reflète l’effet combiné d’entrées de devises liées aux exportations et d’une gestion plus stricte de la liquidité publique. La BCC soutient ainsi la crédibilité du franc congolais face aux tensions de change, tout en signalant aux partenaires extérieurs la capacité du pays à honorer ses engagements. Le niveau actuel reste néanmoins inférieur au repère des 3 mois, ce qui maintient la nécessité d’un pilotage vigilant des recettes et dépenses publiques, et d’une allocation prudente des flux en devises.
La RDC tire l’essentiel de ses revenus extérieurs des secteurs minier et énergétique. La consolidation des réserves exige une diversification plus nette des exportations, une montée en valeur ajoutée locale et une meilleure prévisibilité des recettes fiscales. La qualité de la balance courante dépendra aussi d’importations calibrées sur les priorités productives, afin d’éviter une érosion rapide du stock de change lors des pics d’achats extérieurs.
Ce que révèle le niveau de couverture
À 2,83 mois, la couverture d’importations réduit le risque immédiat de chocs externes mais ne l’efface pas. Une amélioration durable passera par : une politique de change cohérente avec les fondamentaux, une collecte plus efficace des recettes d’exportation, et un encadrement rigoureux des dépenses en période de prix internationaux volatils. En parallèle, des règles claires sur le rapatriement des devises et la trésorerie publique peuvent limiter les sorties non prioritaires. La BCC n’a pas détaillé, à ce stade, la composition exacte des flux ayant soutenu le niveau de début octobre. La stabilité récente du stock suggère toutefois des entrées régulières et un usage mesuré des réserves pour lisser le marché du change.
La marge de progression existe. Atteindre puis dépasser les 3 mois renforcerait l’ancrage des anticipations et la résilience face aux cycles de prix des matières premières, tout en abaissant le coût de financement extérieur.
— M. KOSI






