La République démocratique du Congo amorce 2025 avec une nouvelle donnée économique à surveiller : l’inflation semble marquer un léger ralentissement. Selon les informations issues de la Banque centrale du Congo (BCC), le taux d’inflation hebdomadaire est passé de 0,22 % à 0,20 % entre la dernière semaine de 2024 et la première de 2025. Une baisse modeste, certes, mais qui reflète une dynamique plus large dans la gestion de l’économie nationale.
Les défis économiques du pays restent nombreux. En glissement annuel, l’inflation s’élève à 12,33 %, et les prévisions pour l’ensemble de l’année 2025 pourraient bien dépasser les objectifs fixés à 7,8 %. À titre de comparaison, la même période en 2024 affichait un taux de 11,3 %, signe que les pressions sur les prix continuent de peser lourdement sur les ménages.
Les catégories de dépenses les plus affectées, comme l’indique la BCC, incluent les produits alimentaires, les transports, les soins de santé ainsi que les services liés à la restauration et à l’hôtellerie. Ces secteurs concentrent à eux seuls une grande part de la hausse des prix, mettant en lumière les vulnérabilités des consommateurs face à des biens et services essentiels.
Au-delà des frontières, le contexte international joue également un rôle important dans cette évolution. Les tensions persistantes dans plusieurs régions du globe, notamment au Moyen-Orient, combinées aux effets des bouleversements climatiques et à la guerre en Ukraine, perturbent les chaînes d’approvisionnement et alimentent les pressions inflationnistes. Ces éléments, bien qu’éloignés, exercent une influence directe sur l’économie congolaise, rappelant à quel point le pays reste interconnecté aux dynamiques globales.
Sur le plan national, plusieurs mesures ont été prises pour contenir ces hausses. La Banque centrale du Congo maintient une politique monétaire restrictive, soutenue par un resserrement budgétaire coordonné avec le gouvernement. Parmi les initiatives phares, on note la réduction des prix des produits pétroliers à la pompe et le renforcement du contrôle des prix auprès des opérateurs économiques. Des exonérations temporaires sur certains produits de première nécessité ont également été mises en place pour soulager les ménages.
À la fin de l’année 2024, ces efforts ont permis de ramener l’inflation à 11,69 %, contre un impressionnant 23,75 % enregistré en 2023. Cette décélération reflète les effets des politiques adoptées, mais également la volonté des autorités de stabiliser l’économie face à des défis de taille.
L’année 2025 s’annonce toutefois complexe. La pression exercée par des facteurs externes et internes oblige les décideurs à envisager des réformes structurelles pour renforcer la résilience du pays. Ces réformes, si elles sont menées à bien, pourraient ouvrir la voie à une croissance plus inclusive et durable, permettant à la RDC de mieux naviguer face aux incertitudes économiques mondiales.
Dans ce contexte, chaque donnée économique, chaque décision politique compte. Et derrière les chiffres, ce sont des millions de Congolais qui attendent des réponses concrètes pour améliorer leur quotidien.
— M. KOSI