RDC : un nouvel outil gouvernemental pour transformer l’or noir en or économique

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Kizito pakomba

Kinshasa, 22 mai 2025 — Le cobalt congolais représente 70 % de la production mondiale. Pourtant, moins de 15 % des revenus miniers ont alimenté le budget national en 2024, selon la Banque mondiale. Face à ce paradoxe, le ministre des Mines Kizito Pakabomba vient de recevoir un dispositif inédit : un cadre organique réformant l’administration minière, conçu pour clarifier les rôles, moderniser la gestion et booster les recettes publiques.

Jean-Pierre Lihau, vice-Premier ministre chargé de la Fonction publique, a symboliquement remis le document lors d’une cérémonie sobre, aux côtés du secrétaire général aux mines Jacques Ramazani. « Cette réforme structurelle répond à deux urgences : professionnaliser nos services et mettre fin aux pertes financières », explique Lihau, évoquant les 1,2 milliard de dollars évaporés en 2023 dans des contrats opaques, d’après l’ONG Global Witness.

Le texte prévoit un système centralisé de suivi des concessions, aligné sur les normes de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE). Objectif affiché : tripler la contribution minière au PIB d’ici 2030, alors que le secteur pèse aujourd’hui 28,5 % de l’économie nationale. « Les fonctionnaires seront formés aux audits financiers et à la cartographie numérique des gisements », précise un communiqué du ministère.

Les observateurs restent prudents. « La clé, c’est l’application sur le terrain, souligne Thérèse Kayembe, économiste à l’Université de Lubumbashi. En 2022, une loi similaire avait échoué par manque de moyens logistiques. » Le gouvernement promet cette fois 45 millions de dollars alloués à l’équipement des bureaux provinciaux, financés par la Banque africaine de développement.

Avec 24 millions d’hectares de réserves minières inexploitées, la RDC mise sur ce virage administratif pour attirer les investisseurs. Le cours du cobalt, en hausse de 18 % depuis janvier 2025, pourrait accélérer les effets de la réforme. Reste à voir si les mineurs artisanaux, souvent exclus des circuits formels, y trouveront leur place.

— M. KOSI

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