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Recettes fiscales en RDC : Un taux de réalisation de 85,9 % en Octobre 2023

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Par Mitterrand Masamuna, Journaliste économique

La République Démocratique du Congo (RDC) se trouve actuellement à un carrefour économique d’une importance capitale, où la performance budgétaire revêt une importance cruciale pour la stabilité financière du pays. Les chiffres récemment publiés par les régies financières de la RDC révèlent une situation à la fois préoccupante et instructive.

En examinant les données de janvier à fin octobre 2023, nous constatons que les régies financières ont mobilisé un total impressionnant de 15.336 milliards de Francs congolais (CDF), soit l’équivalent de 6,1 milliards de dollars américains au taux de change du marché parallèle. Cependant, il est essentiel de mettre en perspective ces chiffres avec les assignations budgétaires, fixées à 17.365 milliards de CDF pour la même période.

Le tableau budgétaire révèle une discordance significative de 2.029,0 milliards de Francs congolais entre les attentes et la réalité des recettes fiscales. Cette disparité met en lumière les défis auxquels sont confrontées les régies financières du pays dans la mobilisation des ressources.

Si l’on se penche sur les résultats du mois d’octobre uniquement, nous constatons que les régies financières ont réussi à mobiliser des recettes publiques atteignant 1.169 milliards de Francs congolais (CDF), ce qui équivaut à plus de 467,5 millions de dollars américains au 27 octobre 2023. Cette performance se traduit par un taux de réalisation de 85,9 % par rapport aux prévisions du mois.

L’effort de mobilisation se manifeste de manière significative dans les secteurs des impôts directs et indirects. La Direction générale des impôts (DGI) a réussi à générer 585,4 milliards de CDF, dépassant ainsi la programmation de 545,2 milliards de Francs congolais.

Quant aux recettes douanières, la Direction générale des douanes et accises (DGDA) a mobilisé 390,6 milliards de Francs congolais (CDF) au Trésor, bien que cela reste en deçà des 444,0 milliards de Francs congolais prévus.

Les recettes de la parafiscalité, gérées par la Direction générale des recettes administratives (DGRAD), se sont élevées à 192,8 milliards de Francs congolais (CDF), démontrant un écart significatif par rapport aux 290,4 milliards de Francs congolais projetés pour le mois.

En ce qui concerne les dépenses du gouvernement congolais au cours de cette période d’analyse, elles ont atteint 1.387 milliards de CDF, reflétant un taux d’exécution budgétaire de 74,2 % par rapport au montant total prévu.

Une analyse détaillée révèle que les décaissements ont principalement concerné quatre domaines, à savoir les dépenses exceptionnelles, les dépenses sécuritaires (466,5 milliards de CDF), les dépenses en capital (230,6 milliards de CDF), les frais de fonctionnement des institutions et ministères (169,3 milliards) et les subventions (152,5 milliards).

Il est crucial de noter que la rémunération des agents et fonctionnaires de l’État n’a atteint qu’un taux d’exécution de 24,5 % par rapport au montant prévisionnel de 622,2 milliards de Francs congolais (CDF) pour le mois.

Ces chiffres révèlent une image complexe de la situation budgétaire de la RDC, soulignant à la fois des réussites et des défis à relever. La mobilisation des recettes demeure un enjeu majeur, tandis que la gestion des dépenses nécessite une attention particulière pour garantir la stabilité économique à long terme. Les autorités congolaises devront sans aucun doute élaborer des stratégies efficaces pour atteindre les objectifs budgétaires et optimiser la gestion des ressources financières du pays.

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