Réformes économiques : la FEC demande un nouveau Code des investissements et un dialogue structuré avec l’État

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Guylain Nyembo

La Fédération des entreprises du Congo (FEC) a mis la pression sur le gouvernement pour réanimer les réformes économiques en sommeil. Lors d’une rencontre avec le ministre du Plan, Guylain Nyembo, la délégation patronale menée par Robert Malumba a formulé une série de propositions visant à redonner de l’oxygène au climat des affaires en RDC.

Ce rendez-vous n’avait rien d’anecdotique. L’un des points cardinaux de la discussion fut l’urgence de réviser le Code des investissements, un document central mais aujourd’hui perçu comme désuet face aux réalités d’un marché globalisé. Les acteurs économiques appellent à une adaptation rapide des dispositifs législatifs, afin d’éviter que la RDC ne reste à la traîne des flux d’investissements étrangers, alors que ses voisins multiplient les réformes incitatives.

Le dialogue a également porté sur la nécessité d’instituer un cadre permanent de concertation entre le secteur privé et les autorités. Un tel mécanisme permettrait de désamorcer les blocages administratifs chroniques et d’anticiper les dérives réglementaires, souvent dénoncées par les opérateurs économiques. La FEC ne veut plus d’un système où les décisions économiques sont prises sans concertation réelle avec ceux qui produisent la richesse du pays.

Derrière cette prise de contact, un calendrier stratégique se dessine. En juillet, Kinshasa accueillera une rencontre entre la FEC et le patronat francophone, un événement à fort potentiel diplomatique et économique. Pour la FEC, cet horizon impose de revoir rapidement sa copie, car il ne suffit pas d’avoir des ressources naturelles abondantes pour séduire les investisseurs internationaux. La compétitivité passe aussi par la stabilité des règles du jeu, la prévisibilité fiscale et une administration facilitatrice.

Dans les chiffres, le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’environnement des affaires classe la RDC à la 183ᵉ place sur 190. Une réalité qui freine l’implantation d’entreprises étrangères malgré un marché intérieur de près de 100 millions d’habitants. Pour inverser cette tendance, les patrons congolais estiment qu’il faut aller bien au-delà des effets d’annonce.

Guylain Nyembo s’est montré réceptif, promettant l’appui de son ministère pour appuyer la FEC dans son processus d’ouverture internationale. Cette volonté d’alignement avec les acteurs privés est perçue comme un signe encourageant, dans un pays où les réformes s’annoncent plus vite qu’elles ne se concrétisent.

Mais au-delà des promesses, les opérateurs économiques attendent des mesures tangibles. Un calendrier de réformes clair. Une administration moins kafkaïenne. Une fiscalité cohérente et des mécanismes d’arbitrage en cas de litige commercial. La reprise économique ne se décrète pas, elle se construit — pas à pas, en associant intelligemment tous les partenaires.

Peter MOYI

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