La capitale congolaise s’apprête à rassembler les cerveaux de la tech et de la finance, à l’occasion de la sixième édition du Salon E-commerce & Fintech (SEF), prévue les 8 et 9 mai 2025 au Pullman Kinshasa Grand Hôtel. Soutenu par des acteurs comme M-Pesa, CanalBox ou encore BGFI Bank, cet événement devient l’un des carrefours les plus actifs d’Afrique centrale pour décrypter les mutations du numérique et leur impact économique.
Organisé sur deux jours, le SEF 2025 se veut plus qu’un salon : c’est un accélérateur de projets et un terrain de réflexion sur les grandes évolutions numériques. La transformation digitale, l’essor des services financiers alternatifs, l’intelligence artificielle appliquée aux usages locaux : autant de sujets qui résonnent dans un pays où 70 % des transactions sont encore informelles, mais où l’essor des services mobiles bouscule les pratiques établies.
Parmi les temps forts annoncés, plusieurs keynotes menées par des experts internationaux, des panels sur l’avenir de la régulation technologique ou la cybersécurité, ainsi qu’un espace d’exposition où se côtoieront startups, opérateurs de paiement, fintechs et multinationales. Pour le public, c’est l’occasion d’explorer des innovations concrètes dans les domaines du e-commerce, de la blockchain, des paiements sans contact et de l’intelligence artificielle appliquée aux services.
Le SEF 2025 a prévu des formats adaptés à la diversité de ses participants. Des ateliers permettront aux jeunes développeurs ou entrepreneurs de renforcer leurs compétences techniques, tandis que l’espace exécutif facilitera les échanges stratégiques entre décideurs politiques, régulateurs et entreprises. Cette structure à plusieurs entrées reflète un objectif clair : fédérer un écosystème encore morcelé et décloisonner les expertises.
Avec un ticket d’entrée allant de 5 $ à 50 $, selon l’accès souhaité, le salon vise l’inclusion sans sacrifier la qualité du contenu. L’édition précédente avait rassemblé plus de 1 500 participants issus de 12 pays. Cette année, les organisateurs espèrent franchir le cap des 2 000 visiteurs, dont une majorité de professionnels issus des secteurs bancaires, technologiques et institutionnels.
Au-delà des échanges ponctuels, le SEF devient un thermomètre utile pour mesurer l’état d’avancement de la transition digitale dans la région. Le partenariat avec des structures comme TapTap Send, Equity BCDC ou illicocash illustre l’ancrage de solutions locales face aux standards internationaux. Dans un contexte économique où l’innovation devient un levier de résilience, ces rencontres prennent une dimension stratégique pour les acteurs publics comme pour les entreprises.
Les inscriptions sont déjà ouvertes sur le site sef243.com/sef. Kinshasa espère ainsi confirmer son rôle de place forte numérique en Afrique francophone. Reste à voir si cette édition permettra de déboucher sur des collaborations concrètes et durables.
— Peter MOYI