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Spéculation et flux illicites : le gouvernement vise à réduire les transactions en espèces sous le seuil de 10 000 USD

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Lors du dernier Conseil des ministres, la Première ministre Judith Suminwa a exprimé son inquiétude face à l’intensification de la spéculation sur le marché des changes. Cette situation, amplifiée par les pratiques illicites de certains bureaux de change en connivence avec des institutions bancaires, contribue à l’essor d’un marché parallèle. Ce phénomène, souvent lié à l’économie informelle, complique la gestion macroéconomique du pays et a des répercussions sur la position de la RDC au niveau international, notamment avec son inscription sur la liste grise du GAFI (Groupe d’Action Financière).

Le marché parallèle, qui échappe aux contrôles réglementaires, est au cœur des préoccupations du Gouvernement. Ces flux illégaux participent à un affaiblissement des recettes publiques, tout en alimentant des réseaux informels qui échappent au système fiscal. Une telle situation crée une pression croissante sur la gouvernance économique du pays, exigeant des mesures correctives immédiates pour rediriger les acteurs économiques vers le circuit formel.

La Première ministre a rappelé l’urgence de remettre de l’ordre dans les opérations financières nationales. Elle a ainsi instruit la Commission Interministérielle Permanente « Economie, Finances et Reconstruction » (ECOFIRE) de proposer un ensemble de mesures concrètes. Parmi les pistes envisagées, la réduction des transactions en espèces et l’incitation des opérateurs économiques à utiliser les canaux bancaires sont des priorités. Il est également prévu une évaluation des dispositions limitant les paiements en cash à un plafond de 10 000 USD, en vue d’apprécier leur efficacité dans la régulation du marché des changes.

Dans cette optique, deux actions principales ont été retenues par l’Exécutif. D’un côté, une analyse approfondie de l’impact des mesures actuelles sur la limitation des transactions en espèces est prévue, afin de renforcer la transparence des flux financiers. De l’autre, le Gouvernement s’attache à créer un environnement propice aux investissements privés, en veillant à un juste équilibre entre l’attractivité des capitaux étrangers et la maximisation des recettes fiscales. Cela passe par des dispositifs de recouvrement plus stricts et l’introduction de mécanismes de saisie en cas de manquement aux obligations fiscales.

Dans les semaines à venir, la cheffe du Gouvernement présentera un rapport détaillé au Comité de Conjoncture Économique pour valider et ajuster ces mesures. Cette initiative vise à renforcer le cadre institutionnel et à assainir les pratiques financières, dans l’objectif de restaurer la confiance des investisseurs et d’améliorer la position de la RDC sur la scène économique internationale.

Peter MOYI

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