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Tshisekedi à l’ONU : Quelles promesses pour l’économie de la RDC ?

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Lors de la 79ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a présenté une vision claire et structurée pour le développement économique de la République Démocratique du Congo. Son intervention, axée sur des propositions concrètes, met en lumière des enjeux déterminants pour l’avenir économique du pays.

La priorité affichée par le Président réside dans le développement numérique, un levier essentiel pour moderniser l’économie congolaise. Le Pacte Mondial Numérique, qui vise à réduire la fracture numérique, est au cœur de cette initiative. « Nous devons intégrer les populations actuellement déconnectées dans une économie numérique qui favorise l’inclusion sociale« , a-t-il affirmé. Dans ce cadre, la RDC se positionne comme un terrain propice pour attirer des investissements étrangers, notamment dans le secteur des technologies de l’information.

L’énergie constitue un autre pilier fondamental de cette vision. Le projet du Grand Inga, qui exploite les ressources hydroélectriques du fleuve Congo, s’inscrit dans une stratégie visant à répondre à la demande énergétique croissante non seulement en RDC, mais également à l’échelle du continent. En soulignant la nécessité de partenariats internationaux, le Président a indiqué que cette initiative pourrait transformer la RDC en un fournisseur d’énergie durable pour l’Afrique. Il a noté que « l’atteinte de nos objectifs énergétiques dépendra fortement des collaborations établies avec des investisseurs internationaux« .

Un autre aspect abordé concerne la traçabilité des minerais stratégiques tels que le cobalt et le lithium. En insistant sur l’importance d’une exploitation éthique de ces ressources, le Président Tshisekedi a mis en avant les bénéfices d’une telle approche pour le développement économique du pays. « Il est essentiel que la RDC tire profit de ses ressources naturelles de manière responsable, tout en garantissant que les revenus générés profitent à l’ensemble de la population« , a-t-il déclaré. La traçabilité est envisagée comme un outil pour renforcer la transparence et attirer des investissements durables, contribuant ainsi à la transition énergétique mondiale.

Concernant les Objectifs de Développement Durable (ODD), le Président a mis en garde contre les défis à surmonter. Bien que des progrès aient été réalisés, notamment avec la réforme de l’enseignement de base, il a souligné que la RDC nécessiterait un investissement annuel de 32 milliards de dollars pour réaliser ses ambitions. « Sans un soutien renforcé des partenaires internationaux, atteindre les ODD d’ici 2030 s’avère difficile« , a-t-il ajouté, appelant à un renforcement des alliances stratégiques pour un développement socio-économique équilibré.

Enfin, la lutte contre le changement climatique a occupé une place centrale dans son discours. La RDC, dotée d’une riche biodiversité et de vastes forêts tropicales, est bien placée pour jouer un rôle significatif dans cette lutte. « Nous devons promouvoir les énergies renouvelables et inverser la déforestation« , a-t-il affirmé. L’accord trilatéral avec le Brésil et l’Indonésie, centré sur la préservation des forêts, témoigne de l’engagement du pays envers la durabilité environnementale.

En résumé, le discours du Président Tshisekedi à l’ONU propose une stratégie économique fondée sur l’innovation, la durabilité et l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales. Pour que cette vision devienne réalité, la RDC doit mobiliser des ressources financières considérables et établir des partenariats stratégiques afin de devenir un moteur de croissance durable en Afrique.

Peter MOYI

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