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Une émission d’obligations à 13 % permet à la RDC de mobiliser 70 milliards FC dans un contexte de taux d’inflation à 12,6 %.

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Dans un climat marqué par la faiblesse du franc congolais, la RDC opte pour une stratégie financière inédite en lançant une opération d’obligations indexées. Ce mécanisme, destiné à lever 70 milliards de FC sur une période de 18 mois, offre aux investisseurs un rendement annuel de 13 % et propose un remboursement progressif du capital tous les six mois. La première étape consiste à recueillir les offres avant le 4 février 2025 à 11 heures à la Banque Centrale du Congo, suivi d’une annonce des adjudications le même jour à 15 heures, pour un décaissement prévu dès le 7 février. Le remboursement total est fixé au 7 août 2026.

Cette initiative, identifiée par le code CD0003000255 et commercialisée sous le nom « OTI 13 % 04 août 2026 », se distingue par la distribution trimestrielle des intérêts. Le ministère des Finances a, par ailleurs, réservé la possibilité d’ajuster la somme levée en cas de conditions de marché moins favorables, traduisant ainsi une approche prudente face aux fluctuations de l’environnement économique.

Face à une inflation enregistrée à 12,6 % en 2024 et une dépréciation de 8 % du franc par rapport au dollar sur la même période, cette opération pourrait séduire tant les épargnants locaux que les investisseurs institutionnels. La mise en place d’un remboursement échelonné constitue une innovation destinée à alléger la pression sur le budget national, particulièrement dans un contexte où le rapport dette publique/PIB s’établissait aux alentours de 15 % à la fin de l’année dernière.

Les détails concernant le mode d’indexation demeurent encore flous, laissant planer l’hypothèse d’un ajustement soit basé sur les taux directeurs de la Banque Centrale, actuellement à 11,5 %, soit sur l’évolution du taux de change. Cette incertitude pourrait influencer la perception des investisseurs étrangers, dont la participation représente moins de 20 % du marché obligataire local. Par ailleurs, cette opération s’inscrit dans une série de négociations avec le FMI visant à renforcer le financement, alors que le pays envisage d’injecter 2,3 milliards de dollars dans le secteur énergétique d’ici 2027.

— M. MATUVOVANGA

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