Le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) vient d’approuver un financement de 18 millions de dollars à la Banque africaine de développement (BAD) pour des projets environnementaux en Afrique. Ce montant est destiné à deux initiatives principales : la protection du bassin du Zambèze et la gestion des déchets électroniques sur le continent. Cette initiative fait partie d’une stratégie globale visant à mobiliser des ressources pour lutter contre les effets du changement climatique en Afrique.
En 2022, le financement climatique des banques multilatérales de développement, y compris la BAD, a atteint un record de 60,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 46 % par rapport à 2019. La BAD, en particulier, a vu ses investissements dans ce domaine passer de 2,1 milliards de dollars en 2020 à 3,6 milliards en 2022. Ces chiffres témoignent de l’engagement croissant de ces institutions à relever les défis climatiques du continent.
Les 18 millions de dollars approuvés par le FEM seront alloués à deux projets majeurs : la protection du bassin du Zambèze et la gestion des déchets électroniques. Le premier vise à protéger l’environnement et à atténuer les effets du changement climatique dans cette région stratégique, tandis que le second soutient des initiatives pour améliorer la gestion des déchets électroniques, un problème en pleine expansion en Afrique en raison de l’augmentation rapide de l’utilisation des technologies.
L’objectif principal de ces financements est de protéger l’environnement et d’atténuer les effets du changement climatique dans le bassin du Zambèze, ainsi que d’améliorer la gestion des déchets électroniques, réduisant ainsi leur impact environnemental et sanitaire. Cette démarche s’inscrit dans la vision plus large de la BAD de promouvoir une croissance inclusive et durable en Afrique.
Cependant, les pays à faibles revenus, y compris ceux d’Afrique, rencontrent plusieurs obstacles pour accéder au financement climatique. Ces défis incluent un manque de capacités techniques pour évaluer les risques climatiques et élaborer des propositions de projet solides, une répartition inégale des financements favorisant souvent les pays à revenu intermédiaire, des exigences contraignantes pour la structuration du financement et les critères d’éligibilité, ainsi qu’une insuffisance des ressources financières et techniques nécessaires pour répondre aux critères de financement.
La République démocratique du Congo (RDC) illustre bien ces défis financiers. La mise en œuvre de sa Contribution déterminée au niveau national (CDN) nécessitera environ 48 milliards de dollars entre 2022 et 2030. Avec des capacités financières limitées, l’implication du secteur privé et la recherche de sources de financement innovantes deviennent cruciales. La RDC doit également faire face à un accès inégal aux financements climatiques internationaux et à un besoin de renforcement institutionnel pour améliorer la gestion et la mobilisation des financements climatiques.
Avec ses vastes forêts, ses ressources en eau douce et ses réserves minérales, la RDC possède un potentiel immense pour contribuer à l’action climatique mondiale. Toutefois, réaliser cette vision nécessitera un financement substantiel, estimé à 10,9 milliards de dollars d’ici 2050, ainsi qu’une participation active du secteur privé.
Le financement de 18 millions de dollars du FEM à la BAD représente une étape significative dans les efforts de lutte contre le changement climatique en Afrique. Toutefois, il est essentiel de surmonter les obstacles liés à l’accès aux financements pour les pays à faibles revenus comme la RDC afin de promouvoir une croissance durable et résiliente au climat sur le continent.
M. KOSI