En 2024, l’État congolais a bouclé son exercice budgétaire avec un déficit de trésorerie avoisinant 2.555,6 milliards de CDF (environ 901 millions USD). Ce déséquilibre a été financé par des emprunts sur le marché financier, une stratégie qui traduit les défis structurels d’une économie en pleine mutation.
Les finances publiques, bien que marquées par une hausse des recettes atteignant 26.381,3 milliards de CDF, ont été fortement impactées par une augmentation parallèle des dépenses publiques, lesquelles ont dépassé 28.937,0 milliards de CDF. Si ces chiffres traduisent une évolution économique soutenue, ils illustrent également la complexité d’un équilibre budgétaire à maintenir dans un contexte où les besoins d’investissements restent pressants.
La Banque centrale du Congo, dans son analyse économique, met en lumière les efforts déployés par le gouvernement pour mobiliser les ressources domestiques. L’année 2025 s’annonce sous le signe de la continuité, avec des ambitions de recettes internes estimées à 31.719,2 milliards de CDF, appuyées par des initiatives comme la renégociation des accords miniers sino-congolais.
Parallèlement, l’État a renforcé sa présence sur le marché financier à travers l’émission de titres publics. En 2024, les Bons et Obligations du Trésor ont permis de mobiliser 4.712,4 milliards de CDF, contribuant à atténuer les tensions de trésorerie. Cependant, les remboursements effectués, totalisant 2.881,7 milliards de CDF, ont réduit l’impact net de ces emprunts.
Dans une stratégie pour maintenir la confiance des investisseurs, le gouvernement a également poursuivi l’émission de titres au début de 2025. Lors de l’adjudication du 7 janvier, il a levé 40 millions USD, soit la totalité des souscriptions reçues, pour des Obligations du Trésor à un taux annuel de 9 %. Cette opération, bien que modeste face aux besoins globaux, reflète une gestion prudente et pragmatique des instruments financiers disponibles.
La politique budgétaire et financière congolaise, confrontée à des défis récurrents, repose désormais sur une double approche : accroître les recettes tout en optimisant les dépenses. L’ambition affichée est de faire de ces instruments des leviers pour soutenir une croissance durable, tout en assurant une gestion rigoureuse de l’endettement.
L’année en cours sera déterminante pour évaluer l’impact des réformes engagées et des ajustements opérés. Mais au-delà des chiffres, c’est la capacité du gouvernement à maintenir la confiance des investisseurs et des partenaires qui conditionnera son succès à long terme.
— M. KOSI