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Afrique : production des batteries électriques, la RDC sur l’accélérateur

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Le marché des véhicules électriques, valant la somme impressionnante de 370,86 milliards de dollars en 2021, prévoit de s’envoler vers des hauteurs vertigineuses, atteignant selon les estimations de l’agence Bloomberg, la somme astronomique de 1 298,32 milliards de dollars d’ici 2027. Cette ascension fulgurante du secteur électrique ne laisse personne indifférent, et la République Démocratique du Congo (RDC), déterminée à jouer un rôle prépondérant sur la scène internationale, orchestre une série de réflexions stratégiques visant à mettre en place une chaîne de valeur dédiée aux batteries électriques.

C’est dans ce contexte que le Conseil congolais de la batterie (CCB), en collaboration avec le Département d’État américain, organise, du 25 au 26 septembre 2023, un atelier majeur sur la chaîne de valeur des batteries électriques. La cérémonie d’ouverture de cet événement de portée internationale, présidée par le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi, en représentation du Ministre de l’Industrie en mission, a réuni une pléiade d’experts du secteur venus des quatre coins du globe.

Dans son allocution inaugurale, le Ministre Nicolas Kazadi a souligné l’importance capitale de ce forum, destiné à jeter les fondements d’un projet d’envergure, visant l’industrialisation de la RDC. Ce projet, selon le Ministre, sera un puissant moteur de croissance, contribuant à la rénovation et à la modernisation des infrastructures du pays. Il insiste également sur la dimension régionale du projet, soulignant : « Au-delà de son caractère intégrateur sur le plan national, ce projet, nous le voulons transfrontalier voire régional. »

La vision du Ministre Kazadi est claire : sortir la RDC de son rôle traditionnel de fournisseur de matières premières pour les pays industrialisés, en établissant une chaîne industrielle complète, allant de l’extraction à la production de batteries et de véhicules électriques, le tout dans les frontières nationales.

« Les défis, pour nous Congolais, consistent à changer ce paradigme et à mettre en place une chaîne industrielle qui ne s’arrête pas à la seule extraction, mais qui assure également le raffinage et la transformation, jusqu’à la production de batteries ou de véhicules électriques, » a-t-il affirmé.

Il a également souligné la nécessité d’une collaboration avec les pays voisins, notamment la Zambie, qui disposent de ressources essentielles pour cette chaîne de valeur. Selon le Ministre Kazadi, cette coopération renforcera la paix et le développement en Afrique.

Lorsqu’on aborde la question de la date de mise sur le marché des premières batteries électriques congolaises, Denis Lecouturier, Directeur Général du Conseil Congolais de la Batterie (CCB), reste réaliste. Dans une interview accordée à la presse en marge de l’atelier, il a estimé qu’il était encore trop tôt pour avancer un délai précis, mais il a souligné l’engagement du gouvernement congolais à capitaliser sur ce marché estimé à plusieurs milliards de dollars américains.

« Nous sommes en train de mettre en place la chaîne de valeur des batteries électriques en République Démocratique du Congo. L’objectif de cet atelier est de partager des expériences et de poser les bases d’une future collaboration avec les experts du secteur pour créer de la valeur et de la richesse sur place, » a déclaré le Directeur Général du CCB.

De son côté, Abigail Wulf, Vice-présidente et Directrice de la SAFE, une organisation spécialisée dans les minerais stratégiques aux États-Unis, a insisté sur la nécessité de mieux comprendre l’accord signé entre la RDC, la Zambie et les États-Unis pour la mise en place d’une chaîne de valeur en République Démocratique du Congo.

« Cet atelier vise à expliquer en détail l’accord entre la RDC, la Zambie et les États-Unis pour créer une chaîne de valeur de batterie durable. Nous devons travailler ensemble pour que la RDC ne se contente pas de l’extraction brute, mais qu’elle passe également à la transformation, » a-t-elle souligné.

Selon les résultats de l’étude de pré-faisabilité présentée par le Ministre congolais de l’Industrie, la mise en place d’une usine de production de batteries électriques en RDC nécessitera un investissement colossal de 30 milliards de dollars. Les experts pointent le manque d’infrastructures de base comme l’un des principaux obstacles à la réalisation de ce projet ambitieux.

En somme, la RDC s’apprête à jouer un rôle de premier plan dans la révolution électrique mondiale, avec un plan ambitieux visant à créer une chaîne de valeur complète pour les batteries électriques. L’avenir économique de la nation congolaise est intimement lié à la réussite de ce projet audacieux, qui pourrait transformer le pays en un acteur clé de l’industrie de la mobilité électrique à l’échelle mondiale.

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