Un pas concret vient d’être franchi dans la volonté de la République démocratique du Congo de transformer localement ses ressources minières. Le gouvernement a validé le lancement d’un projet industriel porté par la société Buenassa, destiné à traiter sur le sol congolais le cuivre et le cobalt, deux métaux au cœur des chaînes mondiales de l’énergie verte.
Ce projet, soutenu par un financement initial de 3,5 millions de dollars du Fonds de Promotion des Investissements en RDC (FPIRDC), prévoit une production annuelle de 120 000 tonnes de cathodes de cuivre et 20 000 tonnes de sulfate de cobalt. Selon le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, les études de cadrage sont finalisées, et celles de faisabilité sont en cours.

L’initiative s’inscrit dans la stratégie gouvernementale de limitation progressive des exportations à l’état brut. À ce jour, près de 95 % du cuivre et du cobalt produits en RDC quittent encore le pays sans transformation, selon les chiffres officiels. Cette dépendance prive le pays de revenus supplémentaires et d’emplois locaux.
Connecté au corridor de Lobito, une infrastructure régionale qui relie les gisements du Katanga à l’océan Atlantique via la Zambie et l’Angola, le projet Buenassa est vu comme un levier stratégique. Il vise à positionner la RDC comme un acteur capable d’intervenir plus haut dans la chaîne de valeur, à un moment où la demande mondiale en métaux de transition ne cesse de croître.
Pour les autorités, l’enjeu est clair : passer du statut de simple fournisseur de matières premières à celui de pays producteur à haute valeur ajoutée. Ce projet de raffinerie, encore au stade préparatoire, devra toutefois franchir plusieurs étapes — financières, administratives et logistiques — pour devenir une réalité industrielle.
— M. KOSI






