Le Forum économique mondial (WEF), sommet majeur réunissant les décideurs économiques et politiques mondiaux, ainsi que des représentants de la société civile, ouvre ses portes cette semaine à Davos, en Suisse. Le thème de cette édition, « Coopération dans un monde fragmenté« , prend une ampleur particulière dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, et les tensions économiques entre les États-Unis et la Chine.
Le contexte géopolitique et économique complexe :
La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, souligne les risques d’une nouvelle guerre froide, mettant en lumière l’émergence de blocs économiques rivaux. Malgré ces défis, elle rappelle l’importance de l’intégration économique dans l’amélioration des conditions de vie, appelant à ne pas gaspiller les bénéfices de la paix et de la coopération.
La position de l’Afrique dans ce contexte :
L’Afrique se trouve au centre d’une lutte d’influence sans précédent entre la Chine et l’Occident. Tandis que la Chine renforce son engagement à travers l’initiative « la Ceinture et la Route », les dirigeants occidentaux reconnaissent le potentiel de croissance du continent. Malgré les perturbations causées par la pandémie et la guerre en Ukraine, le FMI estime que l’Afrique évitera une récession, affichant un PIB de 3,7%. Avant 2020, l’Afrique était un moteur de croissance économique.
Les enjeux et opportunités pour l’Afrique :
Malgré les défis, des pistes prometteuses émergent pour l’Afrique. La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), lancée en 2020, est perçue comme un levier crucial. Cet accord, visant à éliminer les barrières commerciales entre les 54 pays du continent, pourrait créer l’un des plus grands marchés uniques au monde. Davos a vu le lancement d’une initiative, le Forum des amis de la Zlecaf, mobilisant les entreprises mondiales pour soutenir sa mise en œuvre.
Les chiffres clés et perspectives sectorielles :
Le secteur de l’énergie se présente comme un domaine attractif pour l’Afrique, avec d’importantes réserves de ressources énergétiques renouvelables. Actuellement, seulement 40% de l’Afrique a accès à l’électricité. L’Agence internationale de l’énergie estime que le continent doit augmenter sa production d’énergie d’au moins 30% d’ici 2030. L’Afrique pourrait jouer un rôle majeur dans la transition énergétique mondiale en exploitant ses ressources, bien que des préoccupations subsistent quant à la redistribution des richesses et à la préservation de l’environnement.
L’Afrique, confrontée à des défis mais également porteuse d’opportunités, s’affirme comme un acteur majeur dans l’économie mondiale. La Zlecaf et la transition énergétique représentent des leviers importants pour une croissance durable. Davos offre une plateforme cruciale pour renforcer la coopération entre l’Afrique et le reste du monde, notamment avec le secteur privé mondial. Les prochaines étapes seront déterminantes pour concrétiser ces ambitions et transformer les défis en opportunités.
La Rédaction