La République démocratique du Congo accueillera fin 2025 un événement inédit : le Forum international sur les minerais stratégiques. Annoncée à Genève par le ministre du Commerce extérieur Julien Paluku, cette décision marque l’aboutissement de trois jours de discussions avec le Centre du commerce international (ITC), la CNUCED et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Pamela Coke-Hamilton (ITC) et Luz Ma de la Mora (CNUCED) ont confirmé leur soutien technique et financier pour structurer l’événement. Objectif affiché : positionner la RDC comme acteur central dans l’exploitation responsable du cobalt, cuivre et coltan. Ces métaux, essentiels à la transition énergétique, placent le pays au cœur des convoitises — avec 70 % de la production mondiale de cobalt en 2023, selon la Banque mondiale.
« Le Congo devient un laboratoire pour un commerce minier équitable », a réagi Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’OMC, après un entretien avec Julien Paluku. L’organisation exigera la nomination imminente d’un attaché commercial congolais à Genève, chargé de défendre les intérêts nationaux.

En parallèle, 150 agents ministériels et opérateurs économiques locaux suivront d’ici décembre 2024 des formations accélérées sur les normes d’exportation et les mécanismes de marché. Un programme financé à 60 % par l’Union européenne, selon des documents consultés par LePoint.cd.
Autre avancée : des commissions mixtes RDC-ONU seront opérationnelles dès janvier 2025 pour superviser les projets de développement des chaînes de valeur agricoles et minières. « L’enjeu est de transformer notre sous-sol en usines, pas seulement en profits », a insisté le ministre, évoquant un partenariat public-privé avec des groupes miniers locaux.
Avec 18 milliards de dollars d’exportations minières en 2022 — mais seulement 12 % de valeur ajoutée locale —, la RDC tente enfin de négocier sa montée en gamme. Reste à concrétiser les promesses.
— M. KOSI






