La capitale de la République démocratique du Congo, Kinshasa, fait désormais partie des écosystèmes de start-up les plus dynamiques au monde. Selon le « Global Startup Ecosystem Index 2024 » de StartupBlink, Kinshasa occupe la 878e
place sur un total de 1000 villes, marquant ainsi sa première entrée dans ce classement international.
En 2019, la RDC a mis en place un Plan national du numérique pour structurer et dynamiser l’économie numérique. Aujourd’hui, les résultats de cette initiative commencent à se manifester. L’évaluation de StartupBlink repose sur trois critères principaux : l’activité de l’écosystème (nombre de start-up, investisseurs, espaces de coworking, incubateurs, etc.), la qualité de l’écosystème (investissements, taille et nombre de licornes, centres de R&D, etc.), et l’environnement d’affaires (diversité, coût de l’internet, législation, taux d’imposition des sociétés, etc.).
Malgré son modeste score de 0,154 point comparé aux 710,966 points de San Francisco, le leader mondial, Kinshasa surpasse plusieurs villes européennes, américaines, asiatiques et latino-américaines comme Windsor (Angleterre), Biarritz (France), Texas City (États-Unis), Mérida (Mexique), Da Nang (Vietnam), Nanning (Chine), La Paz (Bolivie) et Sao Leopoldo (Brésil).
Sur le continent africain, Kinshasa se classe 34e sur 38 villes répertoriées par StartupBlink, derrière des métropoles comme Le Caire (Égypte), Cape Town et Johannesburg (Afrique du Sud), Victoria (Seychelles), Dakar (Sénégal), Accra (Ghana), Port-Louis (Maurice), Addis-Abeba (Éthiopie), Tunis (Tunisie) et Casablanca (Maroc). Elle devance cependant Agadir (Maroc), Cotonou (Bénin), Douala (Cameroun) et Kisumu (Kenya).
En Afrique centrale, Kinshasa occupe la 3e place, précédée par Luanda (Angola) et Yaoundé (Cameroun). La ville abrite environ 70 % des start-up de la RDC, soutenues par des incubateurs privés tels qu’Orange Digital Center.
croissance des investissements et secteurs prometteurs
Le rapport de Verod-Kepple Africa Ventures de 2023 souligne que les start-up congolaises se concentrent principalement dans la fintech (24 %), suivie par la livraison de nourriture, la chaîne d’approvisionnement, les soins de santé et l’edtech (8 % chacun). Depuis 2022, le secteur des start-up en RDC a attiré 38 millions de dollars, représentant 0,6 % des 6,5 milliards de dollars levés en capital-risque en Afrique, et 7 % des 527 millions de dollars investis en Afrique francophone.
Bien que ces chiffres puissent paraître modestes, ils signalent un début prometteur. Le gouvernement congolais joue un rôle clé dans cette dynamique. En septembre 2022, une ordonnance-loi a été adoptée pour promouvoir l’entrepreneuriat et les start-up, incluant diverses incitations fiscales.
Verod-Kepple Africa Ventures affirme que le potentiel de l’écosystème de Kinshasa est immense, nécessitant une coopération accrue entre les secteurs public et privé. Un défi majeur reste l’accès à Internet, avec seulement 27,2 % des 103 millions de Congolais connectés en janvier 2024, selon Datareportal.
M.KOSI