Ivanhoe Mines, acteur canadien majeur du secteur minier opérant en République démocratique du Congo (RDC), annonce une nouvelle phase d’investissements. Après avoir injecté 1,8 milliard de dollars en 2024 pour développer ses sites de Kamoa-Kakula et Kipushi, la société prévoit de mobiliser entre 1,42 milliard et 1,67 milliard de dollars en 2025. Ces fonds seront principalement destinés à l’expansion de ses capacités de production.
Le complexe de cuivre Kamoa-Kakula constitue le pilier central de cette stratégie. En 2024, la mine devrait atteindre une production maximale de 580 000 tonnes de concentré de cuivre, contre 437 061 tonnes produites l’année précédente. Avec les nouveaux investissements prévus, Ivanhoe Mines projette une augmentation notable de cette capacité, espérant dépasser les 600 000 tonnes dès 2026. Ces prévisions renforcent la position de Kamoa-Kakula parmi les plus grandes mines de cuivre au monde.
Du côté de la mine de zinc Kipushi, les investissements seront considérablement réduits par rapport à l’année précédente. En 2024, la réouverture de ce site avait nécessité une enveloppe de 185 millions de dollars. En 2025, les dépenses prévues se limitent à 25 millions de dollars pour l’optimisation de l’usine, avec pour objectif d’augmenter de 20 % sa capacité de traitement d’ici le troisième trimestre. En parallèle, 40 millions de dollars supplémentaires seront consacrés à l’entretien des infrastructures existantes, désormais en phase de production.
Cependant, une question demeure : quelle part de ces montants profitera réellement à l’économie congolaise ? Ivanhoe Mines reste discrète sur les détails de l’allocation des fonds au niveau local. Cette absence de clarté intervient alors que les autorités congolaises multiplient les efforts pour inclure davantage de sous-traitants nationaux dans les grands projets industriels. Ces initiatives visent à maximiser les retombées économiques et sociales des activités minières pour les communautés locales, un enjeu crucial pour le développement du pays.
L’engagement d’Ivanhoe Mines dans la RDC, bien qu’ambitieux, devra démontrer sa capacité à s’inscrire dans cette dynamique nationale. La relation entre les compagnies minières étrangères et les autorités locales sera décisive pour définir les véritables bénéficiaires de ces projets d’envergure.
— Peter MOYI