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La révolution aurifère en RDC : La production d’Or artisanal explose de 1152% en un An

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Par Mitterand Masmuna, Expert Journaliste Économique

Le secteur aurifère de la République Démocratique du Congo (RDC) est en proie à une métamorphose profonde, une transformation majeure qui a pris le monde économique par surprise. Au cœur de cette révolution, l’ascension fulgurante de la production d’or artisanal est en train de redessiner les contours de l’industrie aurifère congolaise.

Le vice-ministre des Mines de la RDC, Godard Motemona, a brillamment mis en lumière cette transition historique lors de la toute première Journée nationale de l’or (WOLO), organisée sous le thème évocateur de « L’or, pilier structurant du développement de la RDC« . Les chiffres qu’il a annoncés ont fait écho à cette vision prometteuse.

En 2022, la production d’or artisanal en RDC était modeste, se chiffrant à seulement 38 kilogrammes. Cependant, en septembre 2023, grâce à une série d’accords de collaboration avisés entre le Gouvernement congolais, les acteurs privés et étatiques, cette production a connu une ascension phénoménale pour atteindre 475 kilogrammes. Cela représente une augmentation époustouflante de 1152 % en l’espace d’une année, une réussite économique dont l’ampleur dépasse l’entendement.

Godard Motemona a commenté ce succès avec le recul propre à un expert en économie : « La production d’or en RDC a connu un accroissement remarquable depuis les deux dernières années du fait de la conclusion par le Gouvernement congolais de plusieurs accords de partenariat avec des acteurs privés et étatiques, permettant ainsi de garantir une transparence, une traçabilité et une sécurisation optimale des opérations aurifères. D’une part, nous avons des entreprises d’exploitation d’or industrielle à l’exemple de Kibali Gold, dont les exploits classent la République Démocratique du Congo parmi les plus grands producteurs de l’or dans le monde, et de l’autre nous avons une entreprise d’exportation d’or artisanal, Primera Gold SA, atteignant un total remarquable d’exportations de 475 Kg d’or en septembre 2023.« 

Quant à Primera Gold SA, son modèle commercial efficace dans le secteur de l’exportation de l’or a fait ses preuves de manière indéniable. Cette entreprise a établi un précédent impressionnant en exportant un volume record de 475 kilogrammes d’or en septembre 2023. Loin de se limiter à l’amélioration de la réputation de l’entreprise, cette performance a également eu un impact économique positif significatif sur la RDC, générant d’importants avantages financiers.

Alors que l’industrie aurifère congolaise prospère, les retombées économiques ne sont pas à sous-estimer. Cette réussite devrait avoir un effet catalyseur sur l’économie nationale, renforçant la position de la RDC sur le marché mondial de l’or. De plus, elle ouvre la voie à des partenariats similaires dans d’autres secteurs, offrant ainsi une perspective de croissance et de développement global de la RDC. L’avenir de l’exportation de l’or de la RDC semble donc prometteur, apportant davantage de prospérité et de développement à la nation, marquant ainsi un âge d’or dans son industrie artisanale d’exportation d’or.

L’initiateur de la Journée nationale de l’or (WOLO), Prince Nyampala, a éclairé le concept « WOLO », notant que c’est la transcription créolisée de l’or en lingala. Cette initiative sert de plateforme de convergence pour les acteurs clés de la filière de l’or en RDC, allant des équipementiers, financiers, banquiers, ONGs, orpailleurs, coopératives, communautés locales, industriels aux exportateurs et douaniers. Tous sont invités à contribuer à la construction d’une filière dynamique et structurée.

Prince Nyampala souligne le caractère inédit de cette initiative : « WOLO est une première en République Démocratique du Congo. C’est la toute première fois qu’un forum spécialement dédié à l’or a lieu dans notre pays. La RDC est un scandale géologique, avec des réserves d’or estimées en 2021 à près de 2 000 tonnes et 64 millions d’onces. C’est un paradoxe, car à contrario, nos populations vivent dans le sous-développement alors que notre sous-sol contient le métal qui exprime le mieux la richesse, l’or. »

Pour atteindre ce potentiel, la RDC peut s’inspirer de pays producteurs comme le Ghana, la Côte d’Ivoire ou l’Afrique du Sud, qui ont su, grâce à une planification minutieuse et un sérieux sans faille, transformer leur richesse aurifère en infrastructures, en progrès et en développement.

Bernadette Mpundu, Coordinatrice de la Chambre des Mines de la RDC, a également souligné l’engagement de cette organisation dans la transparence grâce à sa collaboration et sa participation active à l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives en République démocratique du Congo (ITIE-RDC).

Cette transformation radicale du secteur aurifère de la RDC promet une ère nouvelle, où la richesse du pays peut enfin être mise au service du développement, laissant derrière elle les décennies de sous-exploitation. La RDC est sur le point de prendre sa place méritée sur la scène mondiale de l’industrie aurifère, grâce à des partenariats avisés, à la transparence, et à une vision économique audacieuse.

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