Depuis sept ans, la sous-traitance en République Démocratique du Congo (RDC) est au cœur d’une lutte acharnée entre l’Autorité de Régulation de la Sous-traitance dans le Secteur Privé (ARSP) et la Fédération des Entreprises du Congo (FEC). Cette bataille, initiée par l’ARSP sous la direction de Miguel Kashal Katemb, vise à instaurer un cadre réglementaire strict pour favoriser les entreprises locales, une démarche qui suscite des réactions virulentes de la part de la FEC, dirigée par Robert Malumba Kalombo.
Les régulations mises en place en 2017 avaient pour but de promouvoir les entreprises congolaises en réservant la sous-traitance à celles détenues et gérées majoritairement par des Congolais. Toutefois, cette initiative a créé des frictions avec la FEC, qui redoute une perte de contrôle sur les marchés de sous-traitance. Les tensions ont atteint leur paroxysme en mars 2024, lorsque l’ARSP a suspendu neuf sociétés affiliées au groupe russe ERG, accusées de monopoliser 98% des marchés de sous-traitance.
Les entreprises locales dénoncent la mainmise de la FEC sur l’accès aux marchés, critiquant son manque de soutien aux PME locales malgré les initiatives gouvernementales. Ces entreprises peinent à monter dans la chaîne de valeur, souvent confinées à des activités annexes. Cette situation reflète un conflit profond sur la manière d’appliquer la régulation et les intérêts économiques en jeu.
En mai 2024, un accord entre l’ARSP et la FEC a marqué un pas vers une gestion plus équitable des marchés de sous-traitance, bien que des défis subsistent. Cette résolution est perçue comme une avancée nécessaire pour équilibrer les intérêts économiques et renforcer la compétitivité des entreprises locales.
La Rédaction