Meta, la société mère de Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger, a été condamnée à une amende de 220 millions de dollars (132,6 milliards FCFA) par la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs du Nigeria (FCCPC), selon un rapport de Reuters.
Après une enquête approfondie de 38 mois, la FCCPC a conclu que Meta avait enfreint les lois nigérianes sur la protection des consommateurs et des données. Le géant des réseaux sociaux est accusé d’avoir utilisé les données des utilisateurs nigérians sans leur consentement et d’avoir imposé des politiques de confidentialité abusives. La FCCPC souligne que Meta a profité de sa position dominante pour appliquer des traitements discriminatoires aux utilisateurs nigérians, contrairement à ceux d’autres juridictions avec des réglementations similaires.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec 210 millions d’habitants, compte une population jeune, dont près des trois quarts ont moins de 24 ans. Cette jeunesse dynamique fait un usage intensif des réseaux sociaux, comme le montre le chiffre de 164,3 millions d’abonnements à Internet en mars dernier, rapporté par la Commission nationale des communications (NCC).
L’enquête de la FCCPC a identifié cinq infractions principales commises par Meta, parmi lesquelles le refus aux Nigérians de contrôler le partage de leurs données, le transfert illégal de données personnelles hors du pays et l’abus de position dominante. Ces pratiques ont été jugées répétitives et graves par l’autorité nigériane.
« Meta a eu toutes les opportunités de présenter ses arguments et de se défendre. Compte tenu des preuves substantielles et des manquements avérés, la Commission a émis une ordonnance définitive et une sanction contre Meta, » a déclaré Adamu Abdullahi, directeur de la FCCPC, cité par Reuters.
Cette amende s’ajoute aux diverses actions en justice auxquelles Meta fait face dans le monde. En Afrique du Sud, une enquête similaire est en cours. En mai, la Turquie a infligé une amende de 1,2 milliard de livres turques (36,2 millions de dollars) à Meta pour des infractions liées au partage de données sur Facebook, Instagram, Threads et WhatsApp. De plus, en juillet, l’Union européenne a épinglé Meta pour des violations des règles sur l’utilisation des données personnelles.
Par l’équipe éditoriale de Lepoint.cd