Des discussions sont en cours à Washington, rassemblant experts de la RDC et du Rwanda, après des échanges par courriel. Objectif : aboutir à un accord de paix, conditionné à la sortie des troupes rwandaises de l’est congolais avant toute signature, d’après Washington.
Troy Fitrell, responsable pour l’Afrique au Département d’État, a raconté que les équipes techniques s’activent pour appliquer les principes convenus précédemment, avec l’idée de conclure d’ici juin–juillet.
Ce calendrier accéléré traduit le rôle de médiateur que joue désormais Washington, en parallèle d’un dialogue à Doha avec le M23, le groupe rebelle accusé d’être armé par Kigali — ce que le Rwanda nie fermement.
Le texte proposé par les États-Unis inclut une condition non négociable : retrait complet des troupes et du matériel rwandais de la région avant toute signature. Kigali a exprimé ses réserves, évoquant la présence de groupes armés congolais comme menace sécuritaire.
La stratégie américaine est double : on lie cette paix potentielle à un plan d’investissements dans les minerais stratégiques de la RDC, notamment tungstène, tantale et étain. L’idée ? Orienter les exportations congolaises vers des filières légales, via le Rwanda, avec un impact financier estimé à plusieurs milliards de dollars.
– Washington attend un dénouement rapide autour de juin/juillet
– La condition-référence : le retrait total des forces rwandaises de l’est RDC
– Appui parallèle à Doha avec un focus sur l’établissement d’une trêve durable
Les obstacles persistent : défiance mutuelle, insistance congolaise pour une reconnaissance claire de sa souveraineté, et volonté rwandaise de conserver une marge de sécurité face aux milices. Le round de négociation à Washington devra répondre à ces inquiétudes avant de parvenir à un texte soumis aux ministres des Affaires étrangères puis aux chefs d’État.
Prochaine échéance : rendez-vous dans les prochaines semaines à la Maison-Blanche. Si le texte tient ses promesses, il serait présenté comme une solution encadrée à la crise dans les Grands Lacs, intégrant à la fois sécurité et développement économique.
— M. KOSI