Par Mitterrand Masamuna, Journaliste Économique
La République Démocratique du Congo (RDC), sous la direction du Premier Ministre Jean Michel Sama Lukonde et en présence de membres gouvernementaux de haut rang, a activement participé au Forum Global Gateway qui s’est tenu à Bruxelles du 25 au 26 octobre. L’objectif principal de cette participation était d’établir la chaîne de valeur des batteries de véhicules électriques en RDC, un objectif qui a suscité l’attention des acteurs européens.
Lors de son allocution au forum, le Premier Ministre a solennellement invité les pays européens à collaborer avec la RDC pour la mise en place d’une chaîne de valeur de batteries de véhicules électriques sur le territoire congolais. Cette déclaration d’intention visait à positionner la RDC dans le secteur en pleine expansion des véhicules électriques et à tirer parti des opportunités économiques qui en découlent.
Au cours d’une séance de briefing avec la presse, tenue le 31 octobre et co-animée avec Patrick Muyaya, Julien Paluku, ministre de l’Industrie, a partagé des perspectives cruciales sur la réalisation de ce projet ambitieux. Il a souligné que la fabrication des batteries de véhicules électriques implique plusieurs étapes complexes, exigeant un engagement sur le long terme. Pour être plus précis, ce processus se décline en trois à quatre phases successives, s’étalant sur une période de dix à quinze ans.
Julien Paluku a expliqué en détail : « La première phase implique la fabrication des précurseurs de batteries, c’est-à-dire les matières premières essentielles à la composition des batteries électriques. La deuxième phase consiste en la fabrication des batteries proprement dites, tandis que la troisième étape se focalise sur la production de véhicules électriques. Ces étapes sont séquencées sur une période de dix à quinze ans.«
Il est essentiel de comprendre que cette chronologie étendue est nécessaire pour créer une chaîne de valeur complète des batteries de véhicules électriques en RDC. Le ministre a souligné que les acteurs majeurs du secteur, tels que Tesla et d’autres constructeurs automobiles, n’ont pas réussi à accomplir cette tâche en un ou deux ans. L’ampleur du projet requiert du temps pour mettre en place les stratégies appropriées et atteindre les objectifs fixés.
Julien Paluku a également mis en lumière l’importance de ce projet pour la continuité des affaires de l’État congolais. Il a souligné que les efforts déployés aujourd’hui contribueront à la création d’une base solide pour la prochaine classe politique. « Nous avons érigé une chaîne de valeur autour des minerais stratégiques, et cela servira de socle pour les générations futures. Ce que nous avons construit est essentiel pour garantir la pérennité de notre industrie, » a-t-il déclaré.
Il convient de rappeler qu’un protocole d’accord a été signé le 26 octobre entre le gouvernement congolais et l’Union européenne, concrétisant ainsi le projet visant à établir une chaîne de valeur dans le secteur des batteries et des véhicules électriques. Ce projet d’envergure panafricaine initié par la RDC suscite l’intérêt croissant des grandes puissances et des géants de l’industrie. L’Union européenne a officiellement rejoint cette initiative, marquant ainsi un tournant majeur dans le développement de cette entreprise monumentale.
En conclusion, la création d’une chaîne de valeur pour les batteries de véhicules électriques en RDC est un projet ambitieux qui exige une vision à long terme et une coopération internationale. Les délais de réalisation de ce projet, estimés entre 10 et 15 ans par Julien Paluku, soulignent l’ampleur de l’effort requis pour concrétiser cette initiative stratégique qui contribuera à l’essor de l’industrie congolaise.