Le secteur minier, pilier incontesté de l’économie congolaise représentant 98,9 % des exportations, offre un potentiel considérable pour financer la transition climatique. En effet, il pourrait combler le déficit de financement climatique estimé à 6,2 milliards USD par an entre 2021 et 2030. Toutefois, cette opportunité ne peut être pleinement exploitée sans une gouvernance rigoureuse et transparente. L’enjeu est de taille : il s’agit non seulement d’assurer une exploitation durable des ressources minières mais aussi de promouvoir une croissance inclusive et équitable.
Selon un rapport du FMI, la République Démocratique du Congo (RDC) doit impérativement intégrer les enjeux climatiques dans ses cadres de gestion des finances publiques, d’investissement et de gestion de la dette. Pour ce faire, plusieurs axes sont à privilégier : amélioration de la gouvernance avec une gestion transparente des ressources minières, gestion efficiente des vastes forêts pour optimiser les bénéfices associés aux marchés du carbone, partage équitable des revenus pour assurer une justice intergénérationnelle, et intégration des risques climatiques dans les analyses de viabilité de la dette et de gestion des finances publiques.
La dépendance excessive de l’économie congolaise au secteur minier expose le pays aux fluctuations des prix des matières premières. Pour atténuer cette vulnérabilité, la RDC envisage plusieurs mesures de diversification économique, telles que le renforcement de la politique monétaire, une politique budgétaire prudente, l’accumulation des réserves de change, la lutte contre les pratiques informelles sur le marché des changes, la diversification des exportations vers des secteurs comme l’agriculture et la foresterie, et la promotion de la production locale pour réduire la dépendance au dollar américain.

Avec 88 millions d’hectares de terres arables, la RDC possède un potentiel agricole immense. Le développement de ce secteur pourrait réduire la dépendance aux exportations minières tout en assurant la sécurité alimentaire. De même, la deuxième plus grande forêt tropicale au monde offre des opportunités pour une exploitation durable, la valorisation des produits forestiers non ligneux, et le développement de l’agroforesterie. En outre, le patrimoine naturel et culturel de la RDC reste largement sous-exploité en termes touristiques, notamment écologiques, ce qui pourrait diversifier l’économie et créer des emplois.

Pour que l’agriculture devienne un véritable moteur de croissance, il est crucial d’encourager la diversification de la production, d’améliorer la productivité par des investissements dans la recherche agronomique et la mécanisation, de développer les infrastructures pour faciliter l’accès aux marchés, de promouvoir les parcs agro-industriels intégrant production, transformation et commercialisation, d’attirer les investissements privés par des incitations fiscales et un meilleur accès au financement, et de renforcer les capacités des petits exploitants pour accroître leur productivité et leurs revenus.
Le secteur forestier peut jouer un rôle crucial dans la création d’emplois en RDC à travers une gestion durable des forêts, la valorisation des produits forestiers non ligneux, le développement de l’agroforesterie, et le tourisme écologique. En conclusion, la diversification économique de la RDC est essentielle pour réduire la dépendance aux ressources minières et assurer une croissance durable et inclusive. En mettant en place les bonnes politiques et en attirant les investissements nécessaires, la RDC peut transformer son économie et assurer un avenir prospère à ses citoyens.