Les importations chinoises de cathodes de cuivre ont atteint un sommet de 3,7389 millions de tonnes en 2024, traduisant une augmentation notable de 6,49 % par rapport à l’année précédente. Ce qui retient l’attention, c’est l’essor des volumes en provenance de sources non enregistrées, qui représentent désormais 62,17 % du total, selon les données publiées par le Shanghai Metal Market (SMM). Cette évolution témoigne d’une stratégie d’approvisionnement à la fois diversifiée et pragmatique, à un moment où les tensions géopolitiques influencent les marchés des matières premières.
Au mois de décembre 2024, la Chine a importé 370 400 tonnes de cathodes de cuivre, parmi lesquelles 253 500 tonnes provenaient de fournisseurs non enregistrés, soit une proportion de 68,43 %. Cette tendance révèle une adaptation rapide de la demande chinoise face aux contraintes imposées par les circuits traditionnels réglementés. Les entreprises chinoises, toujours avides de matières premières pour alimenter leurs industries en pleine expansion, cherchent à contourner les délais et surcoûts en diversifiant leurs sources.
Parmi les pays contribuant à cette augmentation des importations non enregistrées, trois acteurs majeurs se distinguent : la République Démocratique du Congo (RDC), la Russie, et le Kazakhstan. Ensemble, ils ont fourni 1,977 million de tonnes, soit 52,88 % des volumes totaux de cette catégorie. Cette prédominance met en avant le rôle crucial des partenaires situés hors des circuits traditionnels, qui trouvent en Chine un débouché de choix pour leurs productions.
Sur le plan financier, les sources non enregistrées présentent un avantage compétitif significatif. Les données révèlent que leur prix moyen était inférieur de 13,43 dollars/tonne par rapport au cuivre hydroélectrique SMM et de 22,29 dollars/tonne par rapport au cuivre standard de qualité SMM. Cette dynamique tarifaire a incité les acheteurs chinois à renforcer leur intérêt pour ces produits, tout en consolidant leur position sur le marché intérieur.
Les projections pour 2025 indiquent une continuité dans cette tendance. Les contrats en cours prévoient des prix moyens de 21,43 dollars/tonne en dessous du cuivre standard, bien que les variations puissent dépendre des marques et des calendriers de livraison. Cette stratégie tarifaire illustre une évolution des pratiques commerciales, étayée par une flexibilité accrue dans la gestion des chaînes d’approvisionnement.
L’approche de la Chine face à la diversification de ses sources de cuivre met en lumière une volonté d’atténuer les risques liés à la dépendance à certains partenaires traditionnels. Ce virage stratégique reflète à la fois un pragmatisme économique et une anticipation face aux fluctuations imprévisibles des marchés mondiaux.
— Peter MOYI