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Finances publiques en RDC : un déficit de 1.941,1 milliards CDF malgré des recettes en hausse de 32,9 %

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En décembre 2024, les finances publiques de la République démocratique du Congo ont connu une dynamique contrastée. D’un côté, les régies financières ont dépassé leurs objectifs, affichant des performances encourageantes dans la mobilisation des recettes. De l’autre, les dépenses de l’État ont explosé, laissant un déséquilibre significatif dans la trésorerie.

Les données publiées par la Banque centrale du Congo (BCC) révèlent une mobilisation exceptionnelle des recettes publiques, atteignant 1.961,6 milliards de francs congolais, soit une progression de 32,9 % par rapport aux prévisions initiales. Cette performance repose principalement sur les recettes fiscales collectées par la Direction générale des impôts (744,2 milliards de CDF), les droits de douane et accises gérés par la DGDA (489,8 milliards de CDF) et les revenus parafiscaux (344,7 milliards de CDF). Une contribution significative a également été enregistrée du côté des recettes exceptionnelles, qui se sont chiffrées à 383,2 milliards de CDF.

Pourtant, cet élan positif a été largement absorbé par des dépenses publiques en forte augmentation. Alors que le plan de trésorerie tablait sur un montant de 2.239,7 milliards de CDF, les dépenses ont culminé à 3.050,6 milliards, soit une hausse de plus de 36 %. Les principales rubriques budgétaires, telles que les salaires des fonctionnaires, les frais de fonctionnement des institutions et les subventions, ont représenté une part importante de ces dépenses. Les décaissements liés aux investissements ont également dépassé les prévisions, atteignant 353,6 milliards de CDF contre 274,2 milliards initialement programmés.

Sur l’ensemble de l’année, les finances publiques congolaises affichent un déséquilibre préoccupant. Les recettes totales, bien qu’importantes, s’élèvent à 26.457,3 milliards de CDF, tandis que les dépenses ont atteint 28.398,4 milliards, laissant un déficit de trésorerie de 1.941,1 milliards. Ce constat met en lumière les défis structurels auxquels l’économie congolaise reste confrontée, malgré les efforts déployés pour accroître les ressources internes.

Dans un contexte où les dépenses dépassent largement les recettes, la question de la maîtrise des finances publiques devient cruciale. Si les performances des régies financières reflètent une amélioration de la collecte des ressources, elles ne suffisent pas à couvrir des besoins budgétaires toujours croissants. La gestion de ce déséquilibre exigera une révision profonde des priorités de dépenses et une recherche active de nouvelles sources de financement.

Cette situation, bien que préoccupante, rappelle l’importance de stratégies économiques plus équilibrées pour garantir une stabilité financière durable en RDC.

— M. MATUVOVANGA

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