Kinshasa : Le ministre des Finances en immersion dans les chantiers routiers pour désengorger la capitale

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Doudou Fwamba

Kinshasa étouffe sous les embouteillages. Chaque jour, des milliers d’habitants perdent jusqu’à trois heures dans les bouchons, selon une étude 2024 de la Banque mondiale. Ce samedi 24 mai 2025, le ministre des Finances Doudou Fwamba arpente les chantiers clés de la capitale, main dans la main avec les ouvriers. Une botte de caoutchouc aux pieds, il scrute les caniveaux de l’Avenue Université où s’activent les pelleteuses. « Ces travaux ne sont pas que du béton. C’est du temps volé à la pauvreté », lance-t-il devant les caméras.

Accompagné du gouverneur de Kinshasa et du patron des Travaux publics, le numéro un des finances congolaises cible d’abord Nzela ya Mayi. Sur cette artère vitale, 65% asphaltée selon l’OVD, les derniers mètres séparent l’inaction de l’efficacité. « L’an dernier, seulement 18% du réseau secondaire était praticable en saison des pluies », précise un rapport interne du ministère consulté par Lepoint.cd.

La délégation se heurte ensuite à l’érosion Mbala. Ici, un collecteur de 170 mètres tient tête aux pluies diluviennes. « Ce tuyau évite à 15 000 foyers de dormir les pieds dans l’eau », explique un ingénieur chinois de l’entreprise Sinohydro. Plus au sud, sur la route Sebo/Kimwenza Gare, les travaux avancent deux fois moins vite que prévu. Le ministre note sèchement : « Les entrepreneurs retardataires devront rembourser les avances. »

L’urgence se lit dans les chiffres : 42% des entreprises kinoises déclarent subir des pertes liées aux retards de livraison (enquête FEC 2024). « Quand un employé arrive épuisé après deux heures de transport, sa productivité chute de 30% », rappelle Doudou Fwamba devant le saut-de-mouton Debonhomme.

Mais derrière les grues, un espoir se profile. Le budget infrastructures a bondi de 137% depuis 2023, atteignant 1,2 milliard USD cette année. « Chaque dollar investi dans les routes génère 4 dollars de croissance », rappelle une analyste de la BAD jointe par nos soins.

En fin de journée, le ministre quitte le boulevard Kimbuta en promettant des « comptes publics transparents ». Les riverains, eux, attendent des actes. « Ils ont bétonné devant chez moi, mais l’eau inonde toujours ma cuisine », témoigne Joséphine, vendeuse de beignets à Ndjili. La modernisation urbaine reste une course contre la montre.

— M. KOSI

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