La RDC a décidé de mettre en suspens ses expéditions de cobalt pour une période de quatre mois, dans le but de réduire l’excès de production et de favoriser une reprise des tarifs. Cette initiative, orchestrée par l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Substances Minérales Stratégiques, s’inscrit dans une démarche de rééquilibrage du marché après une baisse marquée des prix du métal. Dès son entrée en vigueur, l’exportation de cobalt, seule concernée par cette mesure, est interrompue, alors que l’acheminement d’autres ressources, comme le cuivre, se poursuit normalement.
Les cours actuels du cobalt avoisinent les 21 000 dollars la tonne, une valeur qui contraste fortement avec les sommets atteints en 2022. La forte intensification de la production, notamment par des acteurs tels que CMOC – qui a enregistré environ 114 000 tonnes l’année précédente –, a contribué à une offre abondante ayant conduit à cette révision tarifaire. Plusieurs observateurs estiment que la suspension pourrait diminuer l’approvisionnement mondial d’environ 65 000 tonnes, un ajustement temporaire qui dépendra de la gestion des stocks accumulés.
Par ailleurs, de nouvelles directives visent à différencier strictement les productions issues des exploitations industrielles et artisanales, en prohibant le mélange entre ces deux sources. Ce dispositif a pour objectif d’améliorer la transparence et le suivi des flux, en instaurant un cadre de contrôle renforcé sur l’ensemble de la chaîne minière.
À l’international, cette décision pourrait favoriser des fournisseurs alternatifs, notamment en Indonésie, deuxième producteur mondial de cobalt, susceptible de profiter d’une réorganisation des volumes disponibles. Certains experts avancent qu’une baisse de l’offre, temporaire mais notable, pourrait inciter une remontée progressive des prix, une évolution qui sera surveillée de près par tous les acteurs du secteur.
En définitive, l’arrêt temporaire des expéditions de cobalt traduit une intervention étatique destinée à rétablir un équilibre après une période d’excès de production. Les retombées de cette mesure seront évaluées au fil des mois, dans un contexte où la transition vers des technologies moins dépendantes du cobalt se dessine lentement.
— M. KOSI