Le cours du cuivre a reculé pour atteindre un niveau plancher en deux semaines, alors que l’optimisme initial généré par les mesures de relance chinoises semble s’effriter. Ce mardi après-midi, le métal rouge, référence pour les contrats à trois mois, s’échangeait à 9 746 dollars la tonne, marquant ainsi une baisse de 1,8% par rapport à l’ouverture. Plus tôt dans la journée, les prix avaient même atteint 9 700 dollars la tonne, un niveau qui n’avait pas été observé depuis le 24 septembre dernier.
Le marché, qui avait dans un premier temps salué les récentes annonces économiques de la Chine – notamment son programme de soutien à l’infrastructure et aux industries lourdes – affiche désormais des signes d’incertitude. Les opérateurs doutent de l’impact réel de ces mesures sur la demande de cuivre. « Le cuivre a été surestimé ces dernières semaines, sous l’effet d’un engouement suscité par la possibilité d’une reprise rapide. Aujourd’hui, les acteurs du marché se montrent plus prudents face aux incertitudes liées à la demande chinoise », explique un négociant basé à Londres.
En effet, après avoir atteint un pic de quatre mois la semaine dernière, suite à l’annonce d’un plan de relance jugé ambitieux par le gouvernement chinois, les cours du cuivre n’ont cessé de vaciller. Les investisseurs semblent désormais s’interroger sur la pérennité de cette dynamique haussière, en particulier face à des indicateurs économiques chinois qui peinent à rassurer.
La situation actuelle illustre bien les fluctuations du marché des matières premières, souvent influencé par les politiques économiques des grandes puissances consommatrices, comme la Chine. Pour beaucoup, le ralentissement économique chinois pourrait limiter la demande en cuivre, notamment dans les secteurs clés tels que la construction et les technologies vertes.
Ce sentiment de méfiance s’inscrit également dans un contexte global de volatilité où le dollar américain se renforce, rendant les matières premières cotées dans cette devise plus coûteuses pour les acheteurs étrangers. Cette dynamique pèse sur les perspectives de court terme du cuivre, considéré comme un baromètre de la santé économique mondiale.
Pour l’heure, les investisseurs scrutent avec attention les prochains indicateurs économiques en provenance de Pékin. Tout signal négatif pourrait renforcer davantage les doutes, incitant les acteurs du marché à ajuster leurs positions, entraînant potentiellement une nouvelle correction des prix.
Le marché attend donc un geste plus concret de la part des autorités chinoises, au-delà des annonces déjà effectuées. En attendant, la prudence reste de mise, dans un environnement globalement incertain, où les tensions commerciales et les risques de récession pèsent lourdement sur l’évolution des cours des matières premières.
M.KOSI