Le Nigeria et l’Afrique du Sud continuent de dominer les exportations africaines vers les États-Unis dans le cadre de l’AGOA, un programme de préférences commerciales instauré en 2000. Selon un rapport publié fin juin par le Bureau de la représentante au Commerce des États-Unis, les importations américaines en provenance d’Afrique subsaharienne éligibles à ce programme ont atteint 9,7 milliards de dollars en 2023, enregistrant une légère baisse de 5 % par rapport à 2022.
Le pétrole brut reste le principal produit importé par les États-Unis dans cette région, représentant 4,2 milliards de dollars du total. En dehors du secteur pétrolier, le textile-habillement se distingue avec des exportations s’élevant à 1,1 milliard de dollars, suivi par les produits agricoles, qui totalisent plus de 900 millions de dollars.
Le Nigeria, grand producteur de pétrole, a été le principal bénéficiaire de l’AGOA, avec des exportations atteignant 3,8 milliards de dollars en 2023. L’Afrique du Sud, deuxième pays exportateur dans le cadre de ce programme, a exporté pour 3,6 milliards de dollars, fournissant aux États-Unis une variété de produits allant des véhicules de tourisme aux bijoux en passant par les produits chimiques et les agrumes. Le Kenya, le Ghana, Madagascar et l’Angola complètent le tableau des principaux exportateurs africains vers les États-Unis, avec des exportations respectives de 510 millions, 340 millions, 339 millions et 260 millions de dollars.
Lancé en mai 2000, l’AGOA permet aux pays d’Afrique subsaharienne éligibles d’exporter plus de 1 700 produits vers les États-Unis sans payer de droits de douane. À ces produits s’ajoutent 5 000 autres bénéficiant d’un accès en franchise de droits dans le cadre du système généralisé de préférences.
Chaque année, Washington actualise la liste des pays éligibles en fonction de critères tels que l’économie de marché, le respect de l’État de droit et les politiques de lutte contre la pauvreté. Le programme prend également en compte les progrès ou les reculs démocratiques des pays concernés.
Alors que le programme arrive à échéance en septembre 2025, plusieurs pays africains plaident pour une prolongation anticipée de dix ans afin de rassurer les entreprises et les investisseurs. Certains membres du Congrès américain soutiennent également cette reconduction, craignant que des modifications ne retardent ou n’empêchent son renouvellement. En avril dernier, un groupe bipartite de sénateurs a présenté un projet de loi visant à proroger le programme AGOA jusqu’en 2041.
Cependant, Constance Hamilton, la représentante adjointe des États-Unis pour le commerce extérieur en charge des affaires africaines, ainsi que d’autres responsables américains, ont plaidé pour une révision ou un remplacement de l’AGOA par un nouvel accord commercial.