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RDC : Le FMI décaisse 224,7 millions USD pour la sixième revue, atteignant 1,573 milliard USD au total

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La République Démocratique du Congo (RDC) traverse une période macroéconomique complexe, exacerbée par la crise sécuritaire et humanitaire persistante dans l’Est du pays. Malgré ces défis, les autorités congolaises ont maintenu des politiques macroéconomiques prudentes, favorisant des performances globalement positives dans le cadre du programme de facilité élargie de crédit (FEC) du Fonds monétaire international (FMI).

Lors de la dernière consultation au titre de l’Article IV, le Conseil d’administration du FMI a validé la sixième et ultime revue de l’accord FEC pour la RDC, entraînant un décaissement immédiat de 152,2 millions de droits de tirage spéciaux (DTS), soit environ 224,7 millions de dollars. Ce montant porte le total des fonds décaissés à 1 066 millions de DTS, équivalant à 1 573,8 millions de dollars, pour soutenir les besoins de balance des paiements du pays.

Depuis la dernière revue, la RDC a continué de faire face à une situation économique difficile, amplifiée par une aggravation de la crise dans l’Est. Néanmoins, les autorités ont réussi à maintenir une politique macroéconomique prudente, en améliorant la mobilisation des recettes domestiques, bien que celles-ci restent sensibles aux fluctuations des cours des matières premières. L’engagement à ne pas recourir au financement monétaire a été l’une des réalisations notables du programme.

Malgré une gestion des finances publiques progressant plus lentement que prévu, des efforts additionnels sont nécessaires pour rationaliser l’allocation des recettes dans le budget et renforcer la gestion de trésorerie. La croissance réelle du PIB pour 2023 est estimée à 8,4 %, soutenue par le secteur minier, tandis que l’inflation, bien que élevée, a diminué progressivement, atteignant 21,2 % fin mai 2024 après un pic de 23,8 % fin 2023.

Le déficit budgétaire intérieur pour 2023 a dépassé les prévisions, atteignant 1,3 % du PIB, malgré des performances des recettes meilleures que prévu au dernier trimestre. Les réserves internationales ont continué de se renforcer, atteignant près de 5,5 milliards de dollars à la fin de l’année, soit environ deux mois d’importations.

Pour cette sixième revue de l’accord FEC, tous les critères de performance quantitatifs ont été respectés, à l’exception de celui du solde budgétaire intérieur, dû à des dépenses exceptionnelles plus élevées que prévu, principalement pour la sécurité et les élections générales de 2023. Des mesures correctives sont mises en œuvre pour remédier à cet écart.

Les perspectives économiques demeurent positives mais restent soumises à des risques significatifs. La croissance est projetée à 4,7 % en 2024, avec une moyenne de 4,8 % entre 2024 et 2028, soutenue par l’expansion continue des principales mines et une croissance progressive du secteur non-extractif. L’inflation devrait rester élevée, avec une moyenne de 17,2 % en 2024, avant de converger vers l’objectif de 7 % fixé par la Banque Centrale du Congo à moyen terme.

Le déficit budgétaire intérieur devrait se réduire en 2024, aidé par de bonnes performances des recettes minières. À moyen terme, une discipline budgétaire soutenue et des réformes ciblées en gestion des finances publiques contribueront à réduire la cyclicité des dépenses, à libérer des marges pour l’investissement et les dépenses sociales, et à renforcer la résilience aux chocs économiques.

Le Conseil d’administration du FMI, par la voix de M. Okamura, Directeur général adjoint, a salué les progrès réalisés par la RDC dans le cadre du programme FEC, malgré les défis persistants. Il a souligné l’importance de poursuivre les réformes pour améliorer la gouvernance, la transparence et le climat des affaires, afin de soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée et inclusive.

La rédaction

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