La République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une interruption soudaine des financements de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), principale source d’aide étrangère au monde. Cette suspension menace la continuité des services publics essentiels dans des secteurs tels que la santé, l’éducation, l’eau, l’assainissement et l’agriculture.
En réponse, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a chargé le Gouvernement, sous la direction de la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, de prendre des mesures immédiates pour atténuer les effets de cette rupture de financement. Parmi les actions prioritaires, une évaluation approfondie de la dépendance aux financements extérieurs est requise, accompagnée de l’élaboration d’un plan national de transition pour assurer la continuité des services essentiels. Ce plan devra intégrer des mesures urgentes à court terme ainsi que des actions durables visant à renforcer les systèmes de santé et d’éducation, en mettant l’accent sur les ressources humaines, les infrastructures, les équipements, l’approvisionnement en médicaments et l’accessibilité aux services.
Le Président Tshisekedi a également souligné la nécessité de réviser stratégiquement les priorités nationales, en ajustant les plans sectoriels et les cadres d’investissement. Cette reprogrammation devra s’appuyer sur une vision concertée et inclusive, intégrant des mécanismes de financement innovants et explorant de nouveaux partenariats, dans le but de réduire la dépendance financière et de renforcer la souveraineté budgétaire du pays.
Conscient des défis posés par cette crise, le Président plaide pour une refonte de la politique nationale de l’aide au développement, visant une meilleure efficacité de l’action publique et une optimisation des ressources nationales. Le Gouvernement est tenu de présenter un rapport détaillé sur la mise en œuvre de ces recommandations dans un délai de 30 jours, incluant un calendrier d’actions et des indicateurs de suivi pour évaluer l’avancement des mesures adoptées.
Cette suspension de l’aide américaine intervient dans un contexte où la RDC est l’un des principaux bénéficiaires de l’USAID en Afrique subsaharienne, avec près d’un milliard de dollars injectés en 2023. Cette aide représentait 70 % du financement total de l’aide humanitaire en RDC cette année-là. L’arrêt de ces financements risque d’aggraver une crise humanitaire déjà préoccupante, en augmentant les vulnérabilités au sein de la population et en ayant des répercussions profondes sur le tissu social et les perspectives de développement durable du pays.
M. KOSI






